www.l-air-du-temps-de-chantal.com

L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mardi 20 décembre 2016

 

 

 

ÉCONOMIE - L'ENTREPRISE DE NOUVEAU MISE EN CAUSE

 

 

Uber : les clients plébiscitent, les chauffeurs n'en peuvent plus

 

 

Après avoir provoqué la colère des taxis, Uber affronte la fronde de ses propres chauffeurs. Et pourtant, la plateforme américaine a dynamisé le secteur du transport en France.

 

 

Rarement entreprise aura provoqué tant de remous. Après cinq ans d'activité en France, la société de transport de personnes à la demande de Uber affronte une nouvelle crise. Cette fois, ce sont ses propres chauffeurs qui dénoncent leur condition de travail. Rien ne dit qu'ils seront entendus. Dans le passé, Uber n'a jamais vraiment pris en compte les critiques de ses détracteurs. Au contraire, l'entreprise a joué un rôle du David - qui pèse 50 milliards de dollars, tout de même - venu bouleverser le Goliath des corporatismes. Le point sur ce qu'il faut savoir sur Uber.

 

 

 

■ Les Français sont séduits

 

Avec Uber, tout est simple : on télécharge l'application sur son téléphone, on se géolocalise, on tape l'adresse de destination et on commande. Quelques minutes plus tard, le chauffeur arrive. Maintenant, le prix de la course est même fixé à l'avance. Une facilité d'usage qui séduit les Français : ils apprécient la qualité du service (77 %) et la disponibilité (68 %) dans les voitures de transport avec chauffeur (VTC). Cela bien avant les prix (39 %). Leader du marché, Uber revendique 1,5 million d'usagers.

 

 

 

■ Des emplois créés

 

Évidemment, les taxis sont furieux. Leur monopole a volé en éclat, le prix des licences (accordées gratuitement par les préfectures, mais dont la revente est tolérée entre professionnels) a baissé et le nombre de "défaillances" a explosé (224 entre mi-2015 et mi-2016). Mais il faut bien admettre que si Uber et consort (chauffeurprive, allocab, etc.) marchent si fort, c'est parce que la demande n'était pas satisfaite.

 

 

Exemple : entre 1397 et 2010, seulement 4 000 licences de taxis ont été émises dans l'agglomération parisienne ; dans le même temps, la population a augmenté de 4,8 millions d'habitants. Depuis, Uber a changé la donne. Début 2016, l'entreprise assurait faire travailler 12000 chauffeurs. Au total, environ 20 000 chauffeurs travaillent actuellement avec une plateforme de VTC.

 

 

 

blog-novin-fr.jpg

 

 

 

■ Les utilisateurs gagnants

 

Le très long monopole des taxis a freiné l'amélioration de la qualité du service. En 2014, au zénith de la querelle taxis/VTC, nombre de témoignages ont dessiné un portrait peu flatteur de la profession... La concurrence et une évolution de la réglementation ont contraint les taxis à se reprendre. Côté prix, les utilisateurs ont aussi bénéficié de l'arrivée des VTC qui ont tiré les prix vers le bas. Ainsi, les taxis dans les villes mettent progressivement en place des forfaits aéroports, aux tarifs fixes.

 

 

 

■ Les chauffeurs mal lotis

 

L'arrivée d'Uber a permis a des personnes plutôt jeunes et peu diplômés d'accéder à l'emploi. Mais être chauffeur VTC n'est plus le bon filon des premiers mois. Contraints de travailler sous le statut précaire de travailleurs indépendants, les chauffeurs Uber subissent les aléas de la politique de rémunération de la plateforme. Il y a un an, celle-ci baissait ces prix pour attirer davantage d'utilisateurs. Depuis, coup de volant inverse : les prix ont été réévalués. Entre-temps, la plateforme a augmenté sa commission de 20 à 25 %. Résultat, les revenus des chauffeurs de VTC ont considérablement régressé. Certains assurent ne plus gagner que 4 euros par heure. Une situation intenable, dénoncent plusieurs syndicats de VTC. Ryad Benaidji

 

 

 

 

REPERES

 

 

 

L'"Ubérisation", c'est quoi ?

 

La généralisation des smartphones permet à des plateformes de mettre en lien des consommateurs avec des professionnels - ou non - à même de fournir ces services. Pionnier du genre et réussite emblématique à l'échelle mondiale, Uber a donné son nom à ce nouveau modèle économique.

 

 

Tourisme, bricolage, service à la personne, etc. Peu à peu, tous les secteurs économiques sont touchés. Ce qui a valu à ces start-up, ce mot outragé de Pierre Gattaz, le patron du Medef : "Les nouveaux barbares attaquent les entreprises qui vivaient jusqu'ici d'une rente".

 



21/12/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres