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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mardi 17 novembre 2015

 

 

 

 

L'ENQUETE  - Des kamikazes français et passés par la Belgique et la Syrie. Les sept auteurs des attentats, leur complice et le commanditaire identifiés. Si cinq kamikazes ont été identifiés, et certains de leurs proches en garde à vue, Salah Abdeslam est toujours en fuite. La piste du commanditaire belge lié à l'Etat islamique, elle, se précise.

 

 

 

19 C'est le nombre de nationalités représentées parmi les victimes des attaques de Paris et de Saint-Denis, vendredi soir. Dont au moins un Britannique, deux Espagnols, un Roumain, deux Portugais, deux Belges, une Mexicaine, une Mexico-américaine, un Marocain, un Algérien, une Italienne et un Chilien.

 

 

 

"Je pense que ce n'est pas la seule opération que le groupe Etat islamique a en préparation, [...] Je ne considère certainement pas ces attaques comme un événement isolé". John Brennan Le directeur de la CIA, agence américaine du renseignement

 

 

 

Paris, la Belgique, la Syrie Trois jours après l'attaque simultanée qui a coûté la vie à 129 personnes dans les rues de Paris et au Bataclan, l'enquête progresse et affine le profil des terroristes. Ces informations font apparaître des failles dans les systèmes anti-terroristes français et européens et confirment l'une des principales craintes exprimées depuis des mois par les services de renseignement : le retour en France (on compterait aujourd'hui près de 2 000 Français impliqués dans les filières djihadistes) de combattants de l'organisation Etat islamique avec l'intention de commettre des attentats.

 

 

 

 

Cinq kamikazes identifiés

 

Sur les sept djihadistes morts vendredi (trois au Bataclan, trois au Stade France et un Boulevard Voltaire), cinq ont été identifiés. Tous français. Après Omar Ismaïl Mostefaï, premier nom sorti, celui de Samy Amimour, 28 ans, originaire de Drancy (93) a été relevé hier. Et son profil interroge sur les dysfonctionnements du renseignement français : en octobre 2012, il a été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroristes", placé sous contrôle judiciaire. Un an plus tard, il est sur la terre du djihad syrien, "Dar al-Islam". Comment a-t-il pu revenir alors qu'il est visé par un mandat d'arrêt international ? Trois de ses proches interpellés à Bobigny (93) hier sont en garde à vue.

 

 

 

 

Les frères Abdeslam ont joué un rôle majeur dans l'attaque. Brahim s'est fait sauter boulevard Voltaire. Son frère Salah, contrôlé samedi par la police, est en fuite, mais leur autre frère Mohamed a été libéré après sa garde à vue prolongée. "Je n'ai pas été lié de près ou de loin à une intervention à Paris", a-t-il affirmé hier, "mes frères sont normaux, je n'ai jamais rien remarqué". Enfin, on en sait plus sur l'identité de deux des trois hommes du Stade de France : Bilal Hadfi, au visage d'adolescent, et Ahmad Al Mohammed, même si le passeport syrien de ce dernier pourrait être un faux. D'autres complices sont-ils dans la nature ? Comme un artificier par exemple, indispensable dans une telle opération. Il faudra établir le rôle exact des deux hommes écroués hier à Molenbeek pour "attentat terroriste".

 

 

 

 

La connexion avec la Syrie

 

S'il semble acquis que les attentats ont été "préparés et organisés en Belgique", selon François Hollande, sans doute vers Molenbeek, les connexions avec la Syrie ne font plus guère de doute non plus. Les terroristes de Paris semblent y avoir transité sur des périodes plus ou moins longues, sans avoir été le moins du monde inquiétés. Ont-ils pris là-bas des instructions ? L'"inspirateur" a-t-il été Abdelhamid Abaaoud, ce Belge de 28 ans, une hypothèse "très sérieuse" selon la plupart des observateurs. D'autant qu'il avait déjà suggéré un concert comme cible "idéale" à un djihadiste de 30 ans arrêté le 11 août. Ce trentenaire, repéré par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), avait été stoppé à temps. Cela n'a pas été le cas vendredi. Xavier Frère

 

 

 

 

A Molenbeek, la traque continue

 

Les forces spéciales belges ont espéré débusquer, hier matin, Salah Abdeslam dans un appartement de l'agglomération bruxelloise, à Molenbeek, terreau du radicalisme. Là où a grandi le cerveau possible des attentats parisiens. Suspecté d'être le 8e homme de la colonne djihadiste à l'origine du carnage parisien vendredi, le jeune homme de 26 ans ne se trouvait pas sur les lieux pris d'assaut.

 

 

 

 

"Ils se nourrissent de la détresse"

 

Français, Salah Abdeslam a grandi dans ce quartier avec quatre frères et soeurs. Lui et Brahim, son grand frère qui s'est fait exploser vendredi boulevard Voltaire, avaient rompu les liens avec les autres membres de la famille. Placé en garde à vue, un troisième frère a été relâché hier. Sans que la justice ne retienne "quoi que ce soit contre mon client, a certifié son avocate" Me Gallant. A la sortie de sa garde à vue, Mohamed Abdeslam a indiqué au sujet de ses frères : "Je n'ai jamais rien remarqué. Ils sont normaux. Concernant Salah, on ne sait pas où il est. Il n'a pas encore été entendu. Peut-être qu'il a peur de se présenter à la justice".

 

 

 

Abdeslam "est un des ces garçons dont se nourrissent les réseaux, décrypte un éducateur du quartier. Le terreau est fertile en jeunes fragilisés. Il faut regarder la situation en face : en primaire, on s'occupe d'eux. Il y a l'école, les parents. Mais après, en secondaire, ils sont livrés à eux-mêmes". Seuls dans une commune bruxelloise où le communautarisme alimente l'exclusion sociale. Kevin Grethen

 

 



17/11/2015
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