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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mardi 16 juin 2015

 

 

AFRIQUE - Terrorisme : et maintenant le Tchad. Plus de vingt morts et une centaine de blessés dans l'assaut de kamikazes. La capitale N'Djamena, où se trouve l'état-major de l'opération française Barkhane, a été frappée hier par une vague d'attentats. Un double attentat-suicide attribué à Boko-Haram.

 

 

 

En première ligne dans la lutte anti-terroriste au Mali, puis contre Boko Haram à sa frontière avec le Cameroun, soutien précieux de la France, ancienne puissance coloniale, le Tchad a été frappé hier pour la première fois par un double attentat-suicide.

 

 

 

Les deux attaques ont visé le commissariat central et l'école de police de la capitale N'Djamena, faisant au moins 23 morts et 101 blessés. Les soupçons se portent vers le groupe islamiste Boko Haram, qui a prêté récemment allégeances à l'Etat islamique. La plupart des victimes des quatre kamikazes, "neutralisés" par les forces de l'ordre, étaient de nouvelles recrues de la police en formation.

 

 

 

Si l'attentat n'avait toujours pas été revendiqué hier soir, il porte incontestablement la signature du groupe du leader terroriste nigérian Abubakar Shekau. La France a condamné ces attaques meurtrières et assuré le Tchad de son "soutien dans sa lutte contre le terrorisme", alors que le président tchadien Idriss Deby Itno revenait en urgence du somme de l'Union africaine.

 

 

 

Tchad et France ciblés

 

Le choix de cette cible - la police - en plein cœur de la capitale n'est pas anodin cinq jours après l'annonce de la création d'une force régionale commune de 9 000 soldats par le Nigeria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Bénin pour lutter contre Boko Haram. "Boko Haram est beaucoup plus actif de puis cette annonce", estimait hier Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste du Tchad : "ses chefs ont voulu montrer qu'ils étaient capables de répondre aux forces de sécurité tchadiennes". Ces dernières payent d'ailleurs un lourd tribut dans cette lutte contre la secte islamiste : 71 morts en avril.

 

 

 

Après des incursions au lac Tchad, des attaques étaient redoutées jusqu'à N'Djamena, située à seulement 50 km du nord-est du Nigeria où sévissent les islamistes. Cet attentat dans la capitale, qui accueille l'état-major de l'opération française Barkhane et donc un fort contingent de Français, fragilise cet Etat, stratégiquement indispensable dans la lute en Afrique contre le terrorisme.

 

 

 

"Le risque dans le futur, est de voir Boko Haram trouver des appuis locaux au Tchad, comme ça c'est produit au nord-est du Nigeria, au sud-Niger et au nord-Cameroun", détaille Roland Marchal, "d'autant que les Tchadiens sont très fatigués du règne d'Idriss Deby Itno..." Au pouvoir depuis 1990, le dirigeant tchadien s'est pourtant imposé en quelques années comme un interlocuteur et un appui régional précieux. Xavier Frère

 

 

 

 



19/06/2015
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