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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 28 septembre 2015

 

 

 

MOYEN-ORIENT - Syrie : la France frappe au nom de sa sécurité nationale. Les premières frappes françaises ont détruit hier un camp d'entraînement de l'Etat islamique. Après l'Irak, la France étend ses raids aériens contre Daech à la Syrie. Sept avions ont visé un camp qui pourrait abriter des djihadistes français.

 

 

 

910 C'est le nombre de Français ayant rejoint Daech en Syrie depuis le début du conflit. Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur publiés en juillet, parmi ces 910 djihadistes français, environ 500 sont encore sur place et 126 sont décédés. Les autres (290) sont rentrés.

 

 

 

"Nous agissons en légitime défense. Nous frappons Daech en Syrie car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis la Syrie. Nous visons ces sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s'en prennent à la France. Ces raids se poursuivront autant que nécessaire". Manuel Valls, Premier ministre

 

 

 

 

QUESTIONS à Eric Dénécé

 

 

Directeur du Centre français de recherche sur le renseignement

 

 

 

"Ces frappes ne sont que symboliques"

 

 

 

 

Ces frappes aériennes vont-elles empêcher des attentats en France ?

 

Clairement, non. La France s'engage dans une opération internationale qui prend de l'ampleur sous la houlette des Américains, mais ça ne vas pas changer quoi que ce soit sur les risques d'attentats. Ces frappes ne sont que symboliques. En Irak, les avions français ne représentent qu'à peine 4 % des frappes qui durent depuis un an, contre près de 90 % pour les Américains. Si la France est incapable d'en faire plus en Irak, je ne vois pas comment son engagement pourrait être décisif en Syrie.

 

 

 

 

Les frappes de la coalition sont-elle efficaces ?

 

On a appris récemment que l'armée américaine avait trafiqué les chiffres selon lesquels près de 20 % du potentiel de combat de Daech avait été détruit. On peut donc se demander si ces frappes sont réellement efficaces. L'essentiel du matériel lourd a été détruit mais Daech n'en avait pas beaucoup. Depuis, comme au Mali et en Libye, on utilise un avion qui coûte des dizaines de millions d'euros et qui tire un missile de 500000 euros pour détruire un 4x4 avec des combattants. C'est un peu comme écraser une araignée avec un marteau-pilon. Concrètement, on a arrêté la progression de l'Etat islamique en Irak, mais en lui laissant la porte ouverte en Syrie, où il a pu s'emparer de Palmyre. On se décide donc maintenant à frapper Daech côté syrien.

 

 

 

 

La France a-t-elle raison de continuer à refuser toute solution incluant Bachar al-Assad ?

 

L'obsession française à vouloir la peau de Bachar al-Assad est suicidaire et improductive. Je rentre d'Iran et je mesure à quel point la France est décrédibilisée alors qu'il y a des enjeux bien plus importants : la stabilité du Moyen-Orient et la lutte antiterroriste. Les Américains sont beaucoup plus pragmatiques, comme les Allemands. La France est hors-jeu et son influence de plus en plus limitée. Propos recueillis par Luc Chaillot

 

 



28/09/2015
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