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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 25 avril 2016

 

 

CONSOMMATION - FINANCES. LA CHASSE À L'ARGENT LIQUIDE EST LANCÉE

 

Pour lutter contre la fraude et le financement du terrorisme, mais aussi dans l'intérêt des banques, le gouvernement multiplie les mesures destinées à nous faire abandonner pièces et billets.

 

 

"Il y a quinze ans, nous n'avions même pas de terminal de paiement", se souvient Jean-Louis Chapuis, boulanger à Brives-Charensac (Haute-Loire), et responsable national de sa fédération professionnelle. "Ce ne serait plus possible aujourd'hui, on perdrait nos clients".

 

 

Hypers : 60 % par carte

 

La tendance est là, observable dans notre vie quotidienne : le paiement en cash, en pièces et billets, perd du terrain devant les paiements "dématérialisés", et d'abord les cartes de crédits. Plus le montant de l'achat est élevé, moins il y a de chances qu'il soit réglé en cash.

 

 

Il y a ainsi davantage de cash dans les magasins de proximité, où le "ticket" moyen est de 10-20 €, que dans les hypermarchés, avec un ticket à 60 €. Déjà plus de la moitié (60 %) des encaissements en hyper sont en cartes de crédit, tandis que la part du chèque s'écroule (10 %), et que le liquide est autour de 30 %. À noter la lente montée du paiement sans contact, qui représente déjà 3 % des encaissements en carte.

 

 

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"Limiter les transactions anonymes"

 

Cette tendance est d'autant plus forte que le gouvernement l'encourage. Il a même lancé une "stratégie" en ces sens, avec l'organisation l'année dernière des Assises des moyens de paiements. Pourquoi ? Parce que c'est l'intérêt du système bancaire, mais pas seulement : un paiement en cash est anonyme, quand les moyens de paiement dématérialisés sont traçables. Et il "faut limiter la part des transactions anonymes dans l'économie, qui peuvent correspondre à des actions de fraude, de blanchiment voire de financement du terrorisme", expliquait le ministre des Finances Michel Sapin, annonçant l'année dernière une nouvelle interdiction du cash pour une montant supérieur à 1000€, au lieu de 3 000 € auparavant.

 

 

Le 500 € menacé

 

Car les mesures se multiplient. Cette année, il ne sera plus possible de payer en billets son impôts sur le revenu, s'il est supérieur à 10 000 €. C'est encore élevé, mais la barre tombera à 300 € en 2019. Pour lutter contre les valises de grosses coupures, la zone euro réfléchit à interdire le billet de 500 € - mais il faudra affronter les Allemands, gros utilisateurs. Notons encore le projet de la réduction de la durée de validité des chèques (d'un an à six mois), et les discussions avec les banques afin de faciliter l'usage des cartes sur les petites sommes.

 

 

Les esprits frondeurs pourront s'interroger : gouvernements et banquiers ont-ils le droit de nous priver peu à peu du cash? Question gratuite. Comme le faisait délicatement remarquer le Dabe (Jean Gabin) dans Le Cave : "Pauvre con ! Le droit !... Mais dis-toi bien qu'en matière de monnaie, les États ont tous les droits et les particuliers aucun !" Francis Brochet

 

 

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Autre pays, autre moeurs - C'est le grand écart des moyens de paiement en Europe

 

- Le chèque survit en France

 

- La carte chauffe au Royaume-Uni

 

- Le cash résiste en Allemagne

 

 

Payer avec son smartphone, le futur ?

 

Tendre son smartphone pour régler son pain à la boulangerie ou sa boisson à un distributeur, douce utopie ? Pas sûr, les solutions de paiement par mobile se multiplient.

 

 

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26/04/2016
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