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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 23 novembre 2015

 

 

 

 

MALI - A Bamako, la traque continue après l'attentat. Encore sous le choc, le Mali entame aujourd'hui un deuil national de trois jours alors que dans la capitale, des mesures de sécurité ont été renforcées aux abords des grands hôtels.

 

 

 

Après l'attaque sanglante contre le Radisson Blu à Bamako, les enquêteurs passaient hier l'établissement au peigne fin et travailleraient actuellement sur "plusieurs pistes", orientés par les indices trouvés sur place.

 

 

 

Trois personnes sont toujours "activement recherchées", soupçonnées d'être impliquées dans la prise d'otage meurtrière de vendredi, revendiquée par le groupe djihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, avec la participation d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les assaillants auraient aussi reçu l'aide de "trois à quatre complices", pouvant être des Maliens, qui les auraient aidés à se fondre dans la population avant qu'ils exécutent leur opération.

 

 

 

Selon le ministre français de la Défense, l'attaque visait à "empêcher" le Mali de retrouver la paix, alors que la France est militairement engagée dans ce pays depuis 2013. D'après lui, Mokhtar Belmokhtar, activement recherché et plusieurs fois donné pour mort, est toujours en vie. "Il circule", affirme Jean-Yves le Drian.

 

 

 

 

19 tués

 

Selon un bilan "définitif" du gouvernement malien, l'attaque a fait 19 morts - 18 clients et un gendarme malien - et deux assaillants ont été tués. La Minusma a donné samedi un bilan de 22 personnes tuées, mais d'autres sources affirment que le bilan serait plus élevé. Quatorze étrangers ont été identifiés parmi les morts : six Russes, trois Chinois, deux Belges, une Américaine, un Sénégalais et un Israélien. Le président sénégalais Macky Sall, également président en exercice de la CEDEAO (Communauté éconmique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) est arrivé hier à Bamako pour témoigner son soutien.

 

 

 

 

 

 QUESTIONS à Mahamadou CAMARA

 

 

 

Ancien ministre, directeur du "Journal du Mali"

 

 

 

 

 

"Une attaque contre les Occidentaux"

 

 

 

 

 

 

Pourquoi les terroristes ont-ils pris le Mali pour cible ?

 

 

Le Mali est infesté de groupes terroristes depuis l'occupation du nord du territoire en 2012. Ensuite, il existe des faiblesses dans l'appareil sécuritaire malien, qui rendent plus faciles ce genre d'attentats ici qu'ailleurs. Enfin, le Mali est un symbole car la France et d'autres pays occidentaux sont fortement présents, surtout depuis l'opération Serval en 2013 : l'hôtel Radisson, qui appartient à une chaîne américaine et reçoit beaucoup d'étrangers, est un symbole par excellence.

 

 

 

 

 

Les islamistes ont-ils un soutien dans la population malienne ?

 

Pas du tout ! Au Mali, l'islam est présent depuis le XIe, XIIe siècle. Ce n'est pas un islam importé comme en France, mais adapté à la culture malienne, qui n'est pas une culture de conflit, mais d'échange entre communautés. Les Maliens sont abasourdis par ce qu'il s'est passé. Ils ont l'impression que l'attaque du Radisson était d'abord destinée à frapper les Occidentaux.

 

 

 

 

 

Que faut-il faire ?

 

D'abord réinstaller l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire. Il a été libéré il y a deux ans, mais il reste beaucoup d'endroits où l'Etat n'est pas présent, aussi bien l'armée que d'autres administrations. Les groupes peuvent se balader tranquillement, surtout dans le nord, où ils s'associent à différents trafics, et peuvent recruter des jeunes. Ensuite, cela freine le développement, et l'absence de santé et d'éducation alimente le terrorisme. Il faut aussi renforcer l'appareil sécuritaire, notamment l'armée. Et mieux coopérer avec nos voisins, pour rendre les frontières moins poreuses. Recueilli par Francis Brochet

 

 



23/11/2015
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