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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 22 juin 2015

 

 

SOCIAL - Le temps presse pour les retraites complémentaires. Nouvelle réunion aujourd'hui sur l'AGIRC-ARRCO. Ce devait être aujourd'hui la réunion de l'accord pour l'Argirc-Arrco, mais les positions sont encore très éloignées. Et pourtant, il y a urgence, les régimes vivent sur leurs réserves.

 

 

64 ans : ce sera l'âge effectif moyen de départ en retraite dans 20 à 25 ans, selon le Conseil d'orientation des retraites (COR). Cet âge moyen est aujourd'hui de 61,5 ans. L'âge effectif est à distinguer de l'âge légal, et dépend de multiples facteurs, dont des raisons très personnelles.

 

 

"Depuis les années 1990, le système est confronté à la montée en charge des droits accordés, à un double défi démographique résultant des effets du baby-boom et de l'allongement de l'espérance de vie et à un environnement économique plus incertain". Rapport sur l'avenir des retraites, juin 2013

 

 

 

Questions à Pascal TERRASSE

 

 

Député (PS, Ardèche)

 

 

"Il faut s'inquiéter d'un blocage total"

 

 

 

Nouvelle réunion ce lundi sur les retraites complémentaires, sans doute sans résultat. Faut-il s'en inquiéter ?

 

Oui, il faut s'en inquiéter, car les régimes complémentaires connaissent depuis des années des déficits qui vont se creuser, et pourraient conduire à la cessation de paiement. Les partenaires sociaux doivent trouver un accord rapidement. Et s'ils n'y parviennent pas, il appartiendra aux pouvoirs publics de trouver une solution. Mais nous sommes encore très loin d'un accord, et c'est plus dur qu'avant.

 

 

 

Les trois paramètres sont connus : le montant de la pension, la durée de cotisation (ou borne d'âge), et les cotisations. Ces dernières années, on a joué sur le gel des pensions, mais aller plus loin, vers une baisse des pensions, n'est pas possible. Il reste la hausse des cotisations, préconisée par les syndicats de salariés, et l'évolution de la borne d'âge, voulue par le patronat - mais là, il y a blocage total.

 

 

 

 

Et si le dossier revient au politique, que préconisez-vous ?

 

Nous arrivons au bout du système de répartition classique, il faut maintenant réfléchir à un système de répartition classique, il faut maintenant réfléchir à un système général à points (ou compte notionnel). Il serait plus lisible, il concernerait l'ensemble des salariés et permettrait d'intégrer les régimes spéciaux. Nous avons un peu de temps devant nous, profitions-en pour débattre avec les Français, à l'occasion de l'élection présidentielle.

 

 

 

Donc pas de nouvelle réforme du régime général d'ici à 2017 ?

 

Non, les réformes de 2010 et 2012 ont permis d'arriver à un équilibre relatif des déficits du régime général, au moins jusqu'en 2020. Nous avons donc le temps d'une réforme systémique. Recueilli par Francis Brochet

 

 

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Les retraites complémentaires complètent les pensions du régime de base. C'est le deuxième étage de la retraite, également fondé sur la répartition (les cotisations des actifs paient les pensions des retraités). Un troisième étage est possible, fondé sur la capitalisation, l'assurance privée.

 

 

La retraite complémentaire représentera, pour un non-cadre aujourd'hui au salaire médian (2 160 € brut), un quart de la pension (360 € sur 1 320). Pour un cadre au salaire moyen de sa catégorie (5 400 brut), la part de la complémentaire fera plus de la moitié du total (1 400 € sur 2 770).

 

 

Deux régimes sont en négociations : l'Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés), et l'Argirc (Association générale des institutions de retraite des cadres). Obligatoires depuis 1972, ils concernent 18 millions de cotisants et 12 millions de retraités. Ils sont gérés de manière paritaire par les partenaires sociaux. Il existe également un régime complémentaire pour les fonctionnaires non titulaires, l'Ircantec.

 

 

 

La fin de l'âge d'or pour les retraités

 

Les années que nous vivons constituent l'âge d'or des retraités, après plus de vingt ans d'amélioration continue - et avant une évolution moins positive. Aujourd'hui, le niveau de vie des retraités est très légèrement supérieur à celui des actifs (103 %, en 2012), selon le dernier rapport annuel du Conseil d'Orientation des Retraites (COR).

 

 

Cela paraît incroyable, si l'on regarde la pension totale moyenne : 50,9 % du revenu d'activité moyen des actifs. Mais l'écart se réduit avec les divers prélèvements sociaux, moins élevés sur les retraités : 61,4 %. Et ce rapport s'inverse si l'on ajoute les transferts sociaux, la fiscalité, et les enfants à charge : 103 %. Dans les faits, il est encore plus favorable aux retraités, car ils sont plus souvent propriétaires de leur logement.

 

 

Le rapport est stable depuis vingt ans, et l'entrée en vigueur des premières réformes. Cette stabilité fait suite à une longue période de rattrapage du niveau de vie des retraités sur celui des actifs, entamée en 1970.

 

 

Mais le rapport va basculer dans l'autre sens, pour une raison essentielle : les pensions sont désormais indexées sur les prix, et non plus les salaires, qui augmentent plus vite que les prix. Le rapport sera de 82 % à 94 % en 2040, selon le niveau de croissance économique - plus il y a de croissance, plus vite les salaires augmentent, plus l'écart se creuse. Le COR souligne que, "dans tous les scénarios, le niveau de vie moyen des retraités augmenterait en euros constants" - moins vite que celui des actifs.

 

 

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22/06/2015
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