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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 19 décembre 2016

 

 

 

LE COLLÈGE DES GRANDS ÉLECTEURS SE RÉUNIT À PARTIR D'AUJOURD'HUI POUR ÉLIRE LE PRÉSIDENT

 

 

 

L'imprévisible Amérique du président Donald Drump

 

 

Le vote des grands électeurs devrait confirmer l'accession à la Maison Blanche de Donald Trump. Durant la phase de transition, le président-élu impose son style et suscite les craintes par des nominations et ses réactions.

 

 

Il ne fait rien comme les autres. Ni avant son élection. Ni après, même aux commandes de la première puissance du monde ? Donald Trump que personne n'imaginait à la Maison Blanche voilà un an et demi, au début de la campagne, a déjoué tous les pronostics.

 

 

À partir d'aujourd'hui et jusqu'au 6 janvier, les 538 grands électeurs désignés par le scrutin du 8 novembre dernier doivent confirmer leur vote. Ce "collège" archaïque, datant de... 1804, ne devrait pas chambouler la donne. Même si quelques voix manqueront à Trump dans le collège, personne n'imagine un revirement massif de grands électeurs (306 pour Trump, pour 270 nécessaires). Le principal bras de fer avec le Congrès devrait concerner la nomination de Rex Tillerson au secrétariat d'État.

 

 

Rien ne semble vouloir chambouler non plus le style du futur 45e président des États-Unis, ses outrances, et son franc-parler, que beaucoup d'observateurs ont critiqués durant la campagne. Cette méthode semble avoir convaincu les électeurs américains qu'une nouvelle ère pouvait s'ouvrir. Que l'Amérique pouvait "être grande à nouveau", pour reprendre son slogan de campagne.

 

 

 

Comme pendant la guerre froide

 

En attendant son intronisation officielle le 20 janvier à Washington, le président-élu vient d'effectuer "une tournée de remerciements" à travers le pays. Du jamais vu, dans une phase de transition. Du jamais vu non plus au niveau du protocole, ou du mode de communication. Un compte Twitter en guise de porte-parole. Des nominations de ministres dignes d'un entretien d'embauche dans la Trump tower à Manattan. Une famille qui ne s'installera pas, dans un premier temps tout du moins, à la Maison Blanche. Le New York Times raconte que, de l'aveu de ses conseillers, Donald Trump, "choqué par sa propre élection, a du mal à se faire à l'idée que sa vie va radicalement changer".

 

 

Pour se faire élire, le candidat républicain a pourtant bousculé les traditions, fait exploser tous les repères, notamment ceux des médias. "Il a été le plus moderne des candidats, il sait parfaitement ce qui va retenir l'attention des gens", rappelait récemment Martin Cohen, professeur en sciences politiques en Virginie.

 

 

Ce "Trumpisme, triomphant, caractéristique du monde des affaires, peut-il s'appliquer à un mode de gouvernance ? À la diplomatie mondiale ? Ce sont les principales interrogations des prochains mois. À ce stade, les signaux déjà envoyés sont ceux d'une "imprévisibilité" synonyme d'insécurité, et d'escalade possible dans un équilibre mondial déjà fragile. "Cette façon de conduire la diplomatie correspond à la stratégie du "brinkmanship" (ou stratégie "du bord de l'abîme" qui consiste à poursuivre une action dangereuse dans le but de faire reculer un adversaire et atteindre le résultat le plus avantageux possible pour soi), utilisée dans les années 50 lors de la guerre froide", résume Annick Cizel, "mais le monde n'est plus bipolaire".

 

 

Par son tempérament, son style, (et sa politique à venir ?), Donald Trump se rapprocherait ainsi d'un certain... Vladimir Poutine, l'autre homme fort de l'année 2016. Xavier Frère

 

 

 

À peine élu, en plein conflits d'intérêts

 

Avant même d'avoir pris ses fonctions, Donald Trump est déjà accusé de conflits d'intérêts. L'homme d'affaires, à la tête d'une fortune estimée à 4,5 milliards de dollars par Forbes (lui revendique 10 milliards), dirige au moins 500 entreprises situées au États-Unis, mais aussi dans une vingtaine de pays. Alors comment être sûr que ses décisions politiques ne seront pas influencées par les intérêts de ses entreprises ?

 

 

Lundi dernier, Donald Trump a annoncé qu'il devrait déléguer ses fonctions à ses deux fils, Donald Jr. et Eric. "Même si la loi ne m'y oblige pas, je vais abandonner mes affaires avant le 20 janvier pour pouvoir me concentrer sur la présidence. Deux de mes enfants, Don et Eric, plus des cadres, les dirigeront. Aucun nouveau contrat ne sera passé durant mon (mes) mandat(s)", a-t-il tweeté.

 

 

 

Mélange des genres

 

Mais cela ne suffira pas, selon les avocats et conseillers "éthique" de Georges W. Bush et Barack Obama, Richard Painter et Normal Eisen, qui ont publié un édito sur le sujet dans le Washington Post le 15 novembre dernier. Selon eux, Donald Trump devrait liquider ses parts dans ces entreprises, et placer le produit de ces liquidations dans des fonds administrés par une personne indépendante.

 

 

Le futur président a déjà fait face à des situations qui posent question. Début novembre, Trump a reçu trois entrepreneurs indiens avec lesquels travaille son entreprise. Ce jour-là, était-il président, ou chef d'entreprise ? Quelques jours plus tard, Nigel Farage, ex-chef du parti britannique eurosceptique Ukip a rencontré le milliardaire. Selon le New York Times, Donald Trump en aurait profité pour expliquer au Britannique combien un projet d'éolien en mer au large de son golfe de l'Aberdeenshire lui causait soucis.

 

 

Alors, comment Trump parviendra-t-il à cloisonner ses deux vies ? Le mystère va encore planer puisque le futur chef d'État a reporté à plus tard une conférence de presse prévue jeudi dernier sur l'avenir de ses affaires. F.T.

 



19/12/2016
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