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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 18 janvier 2016

 

 

 

POLITIQUE - Selon les sondages, les Français réclament des têtes et des pratiques nouvelles. Pour 2017, un fort désir de renouvellement. Les Français ne veulent pas de match retour entre Sarkozy et Hollande, en chute libre dans les sondages, et aspirent à un renouvellement des visages et des pratiques.

 

 

 

Romain Gubert - Coauteur "ça tiendra bien jusqu'en 2017" Albin Michel

 

 

 

"La politique est devenue un théâtre"

 

 

Votre livre décrit un amateurisme, une obsession de la communication, un absence de vision : François Hollande est-il encore un candidat crédible pour la gauche ?

 

 

 

La question dépasse le Président sortant. La présidentielle s'engage avec deux présidents, François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui ont démontré leur incapacité à redresser le pays. Avec Alain Juppé qui était Premier ministre en 1995. Avec Marine Le Pen qui a repris la boutique du papa pour en vivre dans la contestation qui lui permet d'incarner l'anti-système sans programme crédible. Donc rien ne change.

 

 

 

La politique est devenu un théâtre. Gouverner le pays, c'est une stratégie de communication permanente sans réalité derrière. La France est une exception. Regardons ce qui se passe en Europe avec un Renzi en Italie, qui applique un programme, avec les nouveaux partis au centre et à gauche en Espagne. Tous ces gens sont neufs. En Allemagne quand on est nommé ministre, on fait un mandat, on gère une réforme et on sort avec une bonne ou une mauvaise note.

 

 

 

En France, le système est verrouillé par des professionnels qui n'ont pas d'autre métier que la politique et qui doivent réélus ou voir leur champion réélu pour garder leur job. Dès qu'un nouveau sort la tête pour "challenger" les plus anciens dans le système lui tombe dessus. Regardez Macron qui veut essayer d'autres politiques pour sortir des échecs face au chômage.

 

 

 

 

La présidentielle 2017 peut-elle changer cela ?

 

C'est mal parti. Marine Le Pen fausse le jeu. Le combat politique ne sera pas une recherche de programme efficace mais du meilleur moyen de se qualifier pour le second tour. Le système est à bout de souffle. Aujourd'hui, François Hollande présente son plan emploi devant le comité économique, social et environnemental (CESE), une vieille institution noyautée par des syndicalistes professionnels qui représentent 8 % des salariés et des représentants d'un patronat qui ne sont pas les créateurs d'emplois. Il va faire des annonces sur l'apprentissage alors qu'il y a 4 ans, le gouvernement Ayrault avait réduit les moyens dans ce secteur, ce qui a maintenu des jeunes dans le chômage. Donc on revient en arrière. Les gens ne sont pas dupes. Recueilli par Pascal Jalabert

 



18/01/2016
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