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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 12 septembre 2016

 

 

SÉCURITÉ - INVESTISSEMENT. 10 000 PLACES DE PRISON À CRÉER

 

 

Le Premier ministre veut débloquer des crédits pour faire face à la surpopulation carcérale et accueillir les islamistes radicaux. Un investissement de trois milliards d'euros est nécessaire. Mais pas question de créer des établissements spécifiques pour ces derniers.

 

 

 

L

es prisons françaises souffraient déjà d'une surpopulation chronique. Y ajouter la gestion de centaines d'islamistes radicaux aurait menancé de faire exploser le système. Manuel Valls a prôné hier la création de 10 000 places de prison supplémentaires au cours des dix années à venir, "pour permettre la création de cellules individuelles, des unités dédiées".

 

 

Le Premier ministre levait ainsi le voile sur son plan pour les prisons, annoncé début août et qui doit encore être précisé "dans les prochains jours". Il a toutefois déjà chiffré l'effort nécessaire : "sans doute autour de trois milliards d'euros également pour les dix ans qui viennent" a-t-il indiqué, au micro de l'émission Le grand rendez-vous (Europe 1, i-Télé et les Échos).

 

 

Ce plan prévoira-t-il la création de  prisons spéciales pour les islamistes radicaux ? Également à la manoeuvre. Jean-Jacques Urvoas a balayé hier cette possibilité : "Il ne faut pas créer de poudrières", a tranché le ministre de la Justice dans un entretien au Journal du dimanche.

 

 

 

Cinq unités expérimentales

 

 

Actuellement, cinq "unités de prévention de la radicalisation" ont été ouvertes à titre expérimental. À l'exception de celle de Lille-Annoeulin, toutes se trouvent en région parisienne : les prisons de Fresnes et Osny en comptent une, celle de Fleury-Mérogis deux.

 

 

Ces petites structures, qui accueillent actuellement 89 personnes, ont deux finalités : assurer au mieux la prise en charge de détenus radicalisés, susceptibles de mener des actions prosélytes mais aussi terroristes à l'intérieur des établissements, mais aussi préparer leur éventuelle sortie. "C'est un devoir moral mais aussi un impératif de sécurité nationale", a estimé le garde des Sceaux, citant le cas des détenus condamnés à de courtes peines et dont la question de la réinsertion dans la société se pose à court terme. C'est notamment le cas des sympathisants de Daech interpellés en raison de leur départ vers la Turquie.

 

 

 

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Mesures de sécurité renforcées

 

Suite à l'agression de deux surveillants par un détenu radicalisé dans la prison d'Osny, le 4 septembre, le ministre a toutefois annoncé le renforcement des mesures de sécurité au sein des unités de prévention. Les changements de cellules et les fouilles seront plus fréquents, l'accès à la "cantine" (qui permet aux détenus d'avoir accès à certains produits) et les effets personnels limités, et les publications accessibles davantage contrôlées. Mais pas question de fermer ces unités, comme l'avait réclamé le syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa après l'attaque d'Osny. "Je n'arrête pas une expérimentation", a tranché le garde des Sceaux.

 

 

Près de 1 400 détenus radicalisés se trouvent actuellement dans les prisons françaises, dont seulement 325 pour une incrimination terroriste. Parmi ces derniers, seuls 20 % ont été condamnés, les autres attendant leur jugement.

 

 

Selon les derniers chiffres disponibles, au 1er août, les prisons françaises accueillaient 68 819 détenus, pour une capacité théorique de 58 507 places. La France est régulièrement condamnée pour sa surpopulation carcérale et ses conditions de détention. Jean-Michel Lahire

 



15/09/2016
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