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FINANCES PUBLIQUES - RAPPORT ANNUEL. LES CARTONS ROUGES DE LA COUR DES COMPTES

Les sages jugent sévèrement l'abandon de l'écotaxe, la politique de soutien aux buralistes et les dérives de l'Ordre des chirurgiens-dentistes. Et alertent à nouveau sur le niveau de la dette.

"La situation de nos finances publiques demeure fragile et vulnérable, malgré les progrès constatés. Les efforts pour maîtriser les dépenses publiques devront être poursuivis et intensifiés si notre pays veut préserver sa capacité à faire des choix souverains" Didier Migaud, président de la Cour des Comptes

Le "gâchis" de l'écotaxe

La Cour enfonce le clou : l'abandon de l'écotaxe poids lourds par le gouvernement représente "un coût élevé pour les finances publiques", et "un gâchis patrimonial, social et industriel". Cet échec politique (une décision votée à l'unanimité en 2011, qui se termine par un abandon en rase campagne en décembre 2014) se chiffre en milliards d'euros : 958 millions d'indemnisation des coûts de sortie du contrat avec Ecomouv', la société chargée de la mise en oeuvre, sans compter les dépenses déjà engagées par les collectivités (70 millions), et les contentieux "pendants" (270 millions).

À cela s'ajoutent la perte de recettes attendues pour l'État (9,83 milliards sur la période 2014-2024), et les fameux portiques démontés par la colère des "bonnets rouges" bretons des "équipements inutiles dont les perspectives de réutilisation sont quasi-nulles" et que l'État dû déprécier intégralement dans ses comptes. "Le gouvernement a fait au mieux, c'est-à-dire a supprimé un système très coûteux pour le remplacer par un prélèvement tout simple sur la consommation de carburant", s'est défendu la ministre de l'Environnement Ségolène Royal. Le contribuable doit donc régler la facture du retrait et s'il roule au diesel s'acquitter d'une fiscalité alourdie sur le gazole.