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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 19 janvier 2017

 

 

 

LOURD BILAN - ATTAQUE SUICIDE MEURTRIÈRE AU MALI : LES EFFORTS DE PAIX MENACÉS

 

 

Trois jours après la visite de François Hollande à Gao, un attentat à fait plus de 60 morts dans un camp d'ex-combattants rebelles. Les djihadistes cherchent encore à déstabiliser le Nord-Mali.

 

 

"Les terroristes ne contrôlent plus aucun territoire (au Mali), la démocratie a repris son cours, les élections ont eu lieu [...] l'économie repart et la réconciliation avec les accords d'Alger est en cours".

 

 

Ce tableau, plutôt flatteur, avait été dressé le 14 janvier dernier par François Hollande lors du sommet Afrique-France à Bamako.

 

 

Le bilan sécuritaire du Mali, surtout au nord, est pourtant beaucoup plus contrasté que ne l'a laissé entendre le président français. L'attentat qui a fait plus de 60 morts et plus de 115 blessés hier à Gao, et que le chef de l'État a immédiatement "condamné sans réserve et avec la plus grande fermeté", est venu le rappeler hier.

 

 

 

Un sens politique

 

Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, a estimé que cette attaque suicide avait "un sens politique". "C'est une atteinte directe au processus de paix", a émis, pour sa part, le Français Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. L'attentat a été revendiqué par le groupe du djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon le gouvernement malien, "cinq kamikazes", à bord de véhicules faussement siglés, se sont fait exploser à proximité du camp militaire du MOC (mécanisme opérationnel de coordination), mis en place pour garantir l'accord de paix signé à Alger en mai-juin 2015.

 

 

Ce sont ces patrouilles "mixtes", prévues par l'accord, et composés de combattants touaregs et de soldats pro-gouvernementaux, qui ont clairement été visées hier. Elles démarraient juste leurs opérations de sécurisation dans le Nord-Mali. Après bien des atermoiements, et des menaces reçues par ces participants à l'effort de paix.

 

 

"Certains combattants venant de Kidal ou Ber (région de Tombouctou) ont été bloqués durant à peu près une semaine à la sortie de Gao par d'autres groupes", nous a décrit hier depuis Niamey (Niger) Sidi Kounta, sociologue et fin connaisseur du djihadisme au Sahel, qui avait quitté Gao mardi. Seule l'intervention des militaires français de Barkhane et de la Minusma (mission de l'ONU au Mali) a convaincu les combattants de rester. Les soldats français installés sur l'aéroport de Gao, où avait transité samedi dernier François Hollande, "sont très visibles dans cette ville", reconnaît le spécialiste, "pour autant, ils n'ont pas pu empêcher l'enlèvement de l'humanitaire franco-suisse Sophie Pétronin le 24 décembre, ni de multiples attentats.

 

 

 

Attaque chaque semaine

 

À qui profite celui d'hier, le plus meurtrier de l'histoire du Mali ? Pour l'expert de la lutte armée dans le désert, cela ne fait aucun doute. "Les djihadistes n'ont pas intérêt à ce que ces patrouilles mixtes commencent", affirme Sidi Kounta, "le MOC a en effet pour but de cibler les bandits armés et les trafiquants, mais la première reste les djihadistes". Ces derniers, qui cherchent à "déstabiliser le Nord, sont les mêmes qui revendiquent des attaques presque chaque semaine", soutient-il. Le 13 janvier, jour de l'arrivée de François Hollande au Mali, une attaque, menée contre l'aéroport de Tombouctou, avait été revendiquée par Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique).

 

 

Après celle de Gao, un deuil national de trois jours a été annoncé par le président Ibrahim Boubacar Keïta. Quatre ans presque jour pour jour après le lancement de l'opération militaire française Serval. Xavier Frère

 

 

 

 


L'Ouest africain de crise en crise

 

Les opérations de secours restaient extrêmement difficile hier dans le nord-est du Nigeria où l'armée de l'air a bombardé par erreur, la veille, un camp de déplacés, faisant au moins 70 morts. Le pays est en guerre contre le groupe djihadiste Boko Haram depuis 8 ans, faisant 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés.

 

 

En Côte d'Ivoire, le gouvernement a appelé au calme hier pour enrayer le mouvement de colère des militaires, dont les violences ont déjà fait quatre morts et qui menaçait de dégénérer en une révolte généralisée. Mardi, le premier paiement aux 8 500 anciens rebelles intégrés dans l'armée a déclenché un mouvement d'humeur des autres forces de sécurité, qui estiment elles aussi avoir le droit à  une prime.

 

 

En Gambie, population, étrangers et touristes quittaient hier en nombre ce pays placé sous état d'urgence par le président sortant Yahya Jammeh, qui refuse de céder le pouvoir à son successeur élu, Adama Barrow, censé prêter serment jeudi.

 

 

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DAKAR (AFP) - 

Le nouveau président gambien Adama Barrow a prêté serment jeudi après-midi à l'ambassade de Gambie au Sénégal, lors d'une cérémonie officielle, après l'expiration du mandat du chef de l'Etat sortant Yahya Jammeh, qui refuse de lui céder le pouvoir.

 

 



19/01/2017
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