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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 14 janvier 2016

 

 

 

ECONOMIE - Energie. Alarme sur un pétrole trop bon marché. Et si l'essence bon marché n'était pas une si bonne nouvelle que ça ? L'incroyable chute du prix du pétrole commence à inquiéter les économistes : cela devient "alarmant" selon Standard & Poor's.

 

 

 

Quel est le rapport entre une inflation nulle en France, des milliers d'emplois supprimés chez Technip, un pouvoir d'achat des Français en hausse, et la guerre en Ukraine ? Il tient en un mot : pétrole. Et un fait : la chute de son prix, qui vient de passer sous la barre des 30 dollars le baril, alors qu'il avait atteint un pic de 115 dollars en juin 2014.

 

 

 

 

BP supprime 4 000 emplois

 

C'est une bonne nouvelle, répètent politiques et économistes français depuis des mois. Et c'est vrai pour le pouvoir d'achat, soutenu par la baisse des coûts de l'énergie et une inflation très faible. Mais elle a aussi des conséquences négatives, qui sont en train de l'emporter.

 

 

 

D'abord dans le secteur pétrolier : BP a annoncé lundi la suppression de 4 000 emplois, Total taille dans ses investissements, et Technip (ingénierie) supprime 6 000 emplois.

 

 

 

Pire, la brutalité et la durée de la chute des prix diffusent le négatif dans toute l'économie mondiale. "C'est devenu une mauvaise nouvelle, a déclaré hier le chef économiste de l'agence de notation Standard & Poor's, Jean-François Six. Les risques sur la croissances et les risques géopolitiques font entrer l'économie mondiale dans une zone d'incertitude et de faiblesse qui devient alarmante", insiste l'économiste.

 

 

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Les "émergents" coulent

 

Trois informations justifient l'alarme. La première est l'inflation nulle constatée hier en France pour 2015.

 

 

 

Cette bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat est mauvaise pour l'économie : elle annihile les efforts de la Banque centrale européenne, qui essaie de faire repartir la machine, et elle empêche un remboursement plus rapide des dettes qui pèsent sur les Etats et les ménages.

 

 

 

Deuxième information, également tombée hier : la Russie diminue ses dépenses de 10%. Comme les autres producteurs de pétrole, elle va donc réduire ses importations, parmi lesquelles les produits français, et peser sur la croissance. Quant à la "guerre" qu'elle mène en Ukraine, elle doit beaucoup à la volonté du pouvoir de masquer les difficultés sociales du pays, et d'éviter une déstabilisation politique. La stabilité de nombreux pays producteurs est ainsi menacée, du Nigeria au Venezuela, sans oublier l'Algérie.

 

 

 

Troisième information : de violentes manifestations lundi au Brésil. Ce pays, avec la Russie ou l'Afrique du Sud, faisait partie des "émergents" qui ont longtemps tiré la croissance mondiale, et qui sont emportés dans la tourmente du pétrole bradé et la chute de leurs monnaies face au dollar. La sortie ? "Il n'y a plus de bonne nouvelle, affirme Jean-François Six. La poursuite de la baisse de prix accentuerait les risques, mais une brusque remontée des prix serait également mauvaise pour la croissance". En attendant, goûtons le bonheur de l'essence pas cher. Francis Brochet

 

 



14/01/2016
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