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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 5 juillet 2015

 

 

TERRORISME - L'état d'urgence décrété en Tunisie. Plus de huit jours après l'attentat à Port El Kantaoui. "A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles". Le président tunisien Béji Caïd Essebsi justifie ainsi l'état d'urgence décrété dans son pays hier, un peu plus de huit jours après l'attentat contre un hôtel de Port El Kantaoui, près de Sousse, dans lequel 38 touristes ont trouvé la mort.

 

 

L'état d'urgence sera appliqué sur tout le territoire pour 30 jours renouvelables. La mesure accorde des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre : notamment le droit d'interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer ou entretenir le désordre". Les autorités sont également autorisées à procéder à "des perquisitions à domicile de jour comme de nuit à prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature".

 

 

En Tunisie, l'état d'urgence peut être décrété "soit en cas de péril imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public, soit en cas d'événements présentant par leur gravité le caractère de calamité publique". Levé en mars 2014, il avait été pratiquement maintenu pendant trois ans depuis 2011, avant la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis sa révolution, la Tunisie fait face à une progression de mouvance djihadiste, responsable de la mort de dizaines de policiers et de militaires.

 

 

En l'espace de trois mois, le pays a été frappé par deux attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) qui ont coûté la vie à 59 touristes étrangers : 21 au musée du Bardo, à Tunis, en mars, et 38 le 26 juin sur une plage. Selon les autorités tunisiennes, l'auteur de l'attentat, un étudiant de 23 ans, s'était formé au maniement des armes dans un camp en Libye, pays livré au chaos et séparé de la Tunisie par une frontière poreuse.

 

 

Pourquoi maintenant ?

 

La proclamation de l'état d'urgence laissait cependant perplexe hier en Tunisie. "Y-a-t-il de nouvelles informations sur un nouvel attentat ? Et comment va-t-il être appliqué sur le terrain ?", interroge l'analyste tunisien indépendant Selim Kharrat. "Car l'état d'urgence peut être un excellent outils de répression. Cela dépendra de la volonté politique". Le porte-parole de la présidence s'est voulu rassurant : "Ce sera fait dans le respect de la loi, pour une durée déterminée".

 

 

Parallèlement, plusieurs responsables policiers ont été limogés et le gouverneur de Sousse a été démis de ses fonctions après les défaillances "sécuritaires et politiques", constatées par le ministère tunisien de l'Intérieur. Ces mesures ne devraient cependant pas permettre de sauver la saison touristique alors que les Européens sont encore sous le choc du bain de sang.

 

 

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06/07/2015
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