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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 31 juillet 2016

 

 

TUNISIE - VOTE DÉCISIF. LE CHEF DU GOUVERNEMENT FORCÉ À LA DÉMISSION

 

 

Le parlement tunisien a, hier soir, retiré la confiance au gouvernement de Habib Essid. La démission forcée du premier ministre fait craindre une nouvelle période de fragilité.

 

 

 

L

e sort de Habib Essid était dans les mains du Parlement tunisien hier, qui a voté contre le soutien de son gouvernement. Le départ du Premier ministre fait suite à plusieurs semaines de bras de fer avec le président Béji Caïd Essebsi. Plusieurs partis, dont les quatre formant la coalition du gouvernementale (Nidaa Tounès, Ennahda, Afek Tounès et l'UPL), ont décidé de ne pas renouveler leur confiance au cabinet.

 

 

"Je suit tout à fait conscient que le vote sera contre moi [...]. Je ne suis pas venu pour obtenir les 109 voix (nécessaires au maintien du cabinet), je suis venu exposer les choses au peuple et aux députés", a lancé Essid aux élus dans un discours offensif avant le vote. Longtemps critiqué pour son manque de charisme, le chef du gouvernement a accusé les partis politiques de "faire mine d'oublier" les progrès réalisés selon lui contre le terrorisme et le cherté de la vie, ainsi que l'élaboration d'un plan quinquennal.

 

 

Cet indépendant de 67 ans, cet expert en sécurité, est sous pression depuis que le président Essebsi a proposé, le 2 juin, la formation d'un gouvernement d'union nationale.

 

 

 

Un gouvernement d'union nationale ?

 

Formé il y a un an et demi et remanié en janvier, l'actuel cabinet est accusé d'inefficacité, alors que le pays traverse une période sensible. Car si la Tunisie a réussi sa transition politique après la révolution de 2011, son économie est en crise (0,8 % de croissance en 2015) et le pays a été visé par plusieurs attaques djihadistes sanglantes.

 

Essid, qui n'avait pas été informé de l'initiative par le chef de l'État, a d'abord dit être prêt à démissionner si l'intérêt du pays l'exigeait. Mais il a ensuite annoncé qu'il ne partirait que si le Parlement lui retirait sa confiance. "Le but (de l'initiative présidentielle) est devenu de changer le chef du gouvernement", a-t-il dit.

 

 

Ses proches ont attribué, sous le couvert de l'anonymat, ces pressions au camps du fils du chef de l'État, Hafedh Caïd Essebsi, un dirigeant de Nidaa Tounès. Ce parti fondé par le Président a remporté les législatives de 2014 avant d'imploser et de perdre la première place au Parlement au profit des islamistes d'Ennahda. "Quand on vient déstabiliser le gouvernement dans ce contexte, c'est une question de caprices, d'intérêts sous la table", estime une source gouvernementale.

 

 

Le Front populaire, une coalition d'opposition de gauche, a blâmé les partis au pouvoir pour avoir formé un gouvernement "hétérogène et sans programme". Les spéculations vont bon train sur le successeur de Essid, mais aucun nom ne se détache pour l'instant.

 



31/07/2016
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