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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 3 juillet 2016

 

 

EUROPE - ÉCONOMIE. BREXIT : LE CHOC D'INQUIÉTUDE

 

 

Ils ne parlent que de ça ! Les dirigeants et économistes réunis ce week-end à Aix-en-Provence par le Cercle des économistes n'ont que le mot "Brexit" à la bouche, qui rime avec "inquiétude".

 

 

 

"H

ou ! Hou !" La seule évocation d'un référendum sur l'Europe a suffi à faire huer l'ancien ministre Bruno le Maire par l'assistance bon chic, bon genre. C'est dire combien le choc du Brexit tend les nerfs des dirigeants d'entreprises, économistes et responsables divers, qui font le public des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Le patron de Renault Nissan, Carlos Ghosn, a le mieux résumé la cause de cette nervosité : "Je suis inquiet. Pas à cause du Brexit, mais de l'incertitude qu'il provoque". À ses côtés, le patron de Total, Patrick Pouyanné, a développé : "C'est un élément d'instabilité de plus. Dans un monde qui fait face à plein de difficultés d'ordre géo-politique, avec Daech, avec l'Ukraine, avec des crises financières à répétition, on rajoute le Brexit". D'où son message aux politiques européens, en rappelant le souvenir du Grexit, qui avait dominé durant un an l'agenda européen (et les Rencontres d'Aix de l'année dernière) : "Il faut aller vite".

 

 

 

Une chance ?

 

C'est mal parti. La séparation sera "très, très, très compliquée", nous affirme Pascal Lamy, qui pratique l'Europe depuis trente ans. À terme sera établie entre l'Union et le Royaume-Uni "une forme de relation privilégiée", car "la Manche n'est pas plus large après le Brexit qu'avant". Mais il faudra d'abord, dit-il, passer par "une adhésion à l'envers", qui prendra beaucoup de temps et d'énergie aux Européens.

 

 

Il en est cependant pour trouver des avantages au Brexit. Bruno Le Maire y voit "une chance" pour une "réinvention" de l'Europe. Et Bernard Gainnier, président de PwC France, est convaincu que cela va "provoquer des mouvements de business du UK vers l'Europe continentale" - vers Paris, Francfort, Luxembourg, et Dublin.

 

 

Il en est aussi pour relativiser le dommage, en pointant pire "Vu de 5 000 km au sud, sourit le banquier franco-béninois Lionel Zinsou, il n'y a pas la même angoisse" face aux Brexit. Son inquiétude vient plutôt des "divergences entre l'Allemagne et la France", car "le monde a besoin de l'euro".

 

 

Un débat d'avenir, pour conclure. La géographie du vote britannique, avec la coupure brutale entre Londres et les métropoles anglaises d'une part, et le reste du pays, a alimenté les réflexions aixoises. Elles auront souvent cité l'appel commun des maires de Paris et Londres, Anne Hidalgo et Sadiq Kahn, adressé aux "villes-monde" afin qu'elles deviennent des "contrepoids puissants face à la léthargie des États-nations". Car la question est bien : que fait-on de ceux, Anglais, Français ou autres, qui n'habitent pas une ville-monde ? À Aix-en-Provence, Francis Brochet

 



04/07/2016
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