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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 11 septembre 2016

 

 

MOYEN-ORIENT - DIPLOMATIE. ENFIN UN ESPOIR POUR LA SYRIE ?

 

 

Surmontant leurs différends, Washington et Moscou sont parvenus hier à un accord. Le régime syrien et l'opposition modérée pourraient cesser le combat, laissant le champ libre à des opérations coordonnées américano-russes contre les djihadistes.

 

 

 

C'

est une poignée de mains qui pourrait marquer un tournant dans le conflit syrien - ou consacrer l'échec définitif de la voie diplomatique. Après des mois de négociations, Washington et Moscou sont parvenus hier à Genève à un accord sur les modalités d'une trêve en Syrie. "Les États-Unis et la Russie annoncent un plan qui, nous l'espérons, permettra de réduire la violence", et d'ouvrir la voie "à une paix négociée et à une transition politique en Syrie", a résumé le secrétaire d'État américain John Kerry, au côté de son homologue russe Sergueï Lavrov.

 

 

 

 

Un bourbier politique et militaire

 

C'est sans doute le plan de la dernière chance, tant cinq années de conflit ont transformé la Syrie en un bourbier où influences et intérêts contradictoires s'enchevêtrent de manière presque inextricable.

 

 

En lutte pour sa survie, le régime de Barchar al-Assad combat indifféremment tous les rebelles et bombarde ses propres populations. De leur côté, les États-Unis soutiennent les rebelles modérés mais multiplient les frappes contre Daech et le Front Fateh al-Cham (ex front al-Nosra). Soutien de Damas, la Russie affirme ne cibler que les djihadistes mais est souvent accusée de pilonner d'autres opposants au régime. Au nord, la Turquie est entrée en guerre contre Daech, mais place dans le même panier les Kurdes engagés contre les djihadistes.

 

 

Et c'est sans compter les clivages religieux : contre les djihadistes et milices sunnites, Damas peut ainsi compter sur le soutien de l'Iran chiite et du Hezbollah libanais.

 

 

 

 

Les rebelles à la croisée des chemins

 

C'est d'ailleurs tout l'enjeu de l'accord américano-russe que de parvenir à séparer les rebelles modérés des djihadistes, afin de relancer une transition politique avec les premiers, et d'isoler les seconds pour les anéantir. Accepté par Damas, selon le chef de la Diplomatie russe, Sergueï Lavrov, le plan doit entrer en vigueur demain à l'aube. Il prévoit notamment l'arrêt par Damas des bombardements sur les zones tenues par l'opposition, à l'exception des secteurs sous contrôle des djihadistes, et un accès humanitaire à Alep dont les quartiers est sont assiégés par le régime. De son côté, Washington entend convaincre les rebelles modérés de rompre définitivement avec les djihadistes - sur le terrain, ils font parfois front commun.

 

 

Les États-Unis ont également accédé à une demande de longue date de Moscou : une collaboration militaire inédite entre l'armée américaine et l'armée russe, passant notamment par un "centre conjoint" afin de coordonner les frappes. Les États-Unis ont toutefois posé une condition : que la trêve dure une semaine... Jean-Michel Lahire (avec AFP)

 



13/09/2016
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