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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du 6 décembre 2015

 

 

 

 

SOCIETE - Logement. Ces jeunes condamnés à vivre chez leurs parents. Ce sont des "Tanguy" malgré eux. Un rapport de la Fondation Abbé-Pierre s'intéresse aux nombreux jeunes contraints d'habiter sous le toit familial à cause du coût trop élevé des logements.

 

 

 

Le film Tanguy d'Etienne Chatiliez racontait en 2001 l'histoire d'un jeune homme de 28 ans qui s'incruste chez ses parents alors que ses revenus lui permettaient de voler de ses propres ailes. Depuis le succès de cette comédie, le prénom Tanguy désigne ces jeunes adultes qui se complaisent à vivre sous le toit familial.

 

 

 

La rapport publié hier par la Fondation Abbé-Pierre montre une réalité très différente. Cette étude s'intéresse aux nombreux jeunes majeurs qui vivent encore chez leurs parents, mais parce qu'ils y sont contraints à cause du coût élevé des logements.

 

 

 

 

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Un CDI mais pas de logement à eux

 

Selon la Fondation, qui a épluché l'enquête nationale logement de l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) de 2013, 4,5 millions de majeurs vivent chez leurs parents ou leurs grands-parents et 1,3 million pont plus de 25 ans.

 

 

 

Pourtant 1,5 million d'entre eux ont un emploi rémunéré et la moitié sont même en CDI à temps complet. Près d'un million de jeunes hébergés au domicile parental avaient auparavant un logement indépendant.

 

 

 

 

Les jeunes, premières victimes de la crise du logement

 

"Les marchés immobiliers sont devenus inaccessibles pour une large part de la population, en particulier les jeunes qui figurent au premier rang des victimes de la crise du logement", déplore la Fondation Abbé-Pierre.

 

 

 

A18 ans, 82 % des jeunes vivent chez leurs parent. A 25 ans, ils sont encore 30 % à profiter du cocon familial, car l'âge de fin des études et d'entrée de plain-pied dans la vie active est de plus en plus tardif. Mais 841 000 jeunes de 25 à 34 ans sont aussi hébergés au domicile parental et ils sont même 479 000 après 35 ans à être toujours dans ce cas.

 

 

 

Combien l'ont vraiment choisi, à l'image du personnage du film d'Etienne Chatiliez ? Il y a très peu de "Tanguy" parmi eux, estime la Fondation Abbé-Pierre. "Les bas salaires, les temps partiels subis et la précarité des contrats de travail sont autant d'obstacles", observe le rapport.

 

 

 

 

La solidarité familiale, amortisseur social

 

Face à la flambée des prix de l'immobilier, la solidarité familiale joue ainsi le rôle d'amortisseur social, mais ces solutions de repli sont souvent vécues douloureusement. En 2013, selon l'INSEE, 925 000 jeunes sont retournés vivre chez leurs parents après avoir quitté un logement autonome.

 

 

 

"S'ils en avaient les moyens, plus d'un million de jeunes majeurs quitteraient le domicile parental, soit un tiers d'entre eux", constate le rapport. La Fondation Abbé-Pierre réclame une "vraie politique du logement pour les jeunes" et reproche au gouvernement d'avoir renoncé à une partie des engagements qu'il avait pris pour faciliter leur accès un toit. Luc Chaillot

 

 



06/12/2015
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