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UKRAINE - Blindés russes détruits ou guerre d'intox ? Le convoi humanitaire russe toujours bloqué près de la frontière. Kiev assure avoir détruit des blindés russes sur son territoires. Moscou dément. Les chefs de la diplomatie doivent se retrouver aujourd'hui à Berlin pour tenter de faire redescendre la tension.

Info ou intox ? La situation semblait confuse hier soir en Ukraine en raison de déclarations divergentes entre Kiev et Moscou. "Il n'y a aucun convoi militaire russe qui aurait traversé la frontière entre la Russie et l'Ukraine, assurait en début de soirée un responsable du ministère russe de la Défense. Les forces ukrainiennes "détruisent des fantômes", a ironisé le général Konachenkov. Un peu plus tôt dans la journée pourtant, l'armée ukrainienne déclarait avoir en partie détruit, dans la nuit de jeudi à vendredi, une colonne de blindés russes entrée la veille sur son territoire. L'information a été confirmée par le président ukrainien Petro Porochenko.

La tension était montée depuis que des journalistes britanniques avaient rapporté que 23 véhicules blindés de transport de troupes russes, appuyés par des véhicules logistiques, avaient traversé le frontière jeudi soir près du poste-frontière de Donestsk. A cet endroit, doit passer un convoi huma- nitaire russe controversé destiné aux populations victimes de quatre mois de conflit dans l'est de l'Ukraine. Hier soir, les 300 camions de convoi étaient toujours bloqués à une trentaine de kilomètres de la frontière, bastion des rebelles pro-russes.

Moscou dénonce des tentatives de faire échouer l'aide humanitaire et Kiev une intrusion militaire. Si l'Otan a confirmé l'incursion de blindés russes, le chef de la mission d'observation de l'Observatoire pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans la région affirme que ses experts n'ont vu "aucun camion ou véhicule blindé passer la frontière du moins sur ses "deux points d'observation : les postes de contrôle de Goukovo et de Donetsk".

Pour tenter d'éteindre l'incendie, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Kimkine a annoncé hier soir qu'il rencontrera son homologue russe Lavrov aujourd'hui à Berlin avec les chefs de la diplomatie allemand et français. Sans attendre, le président Hollande a appelé la Russie à "respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine" et les deux présidents "à faire l'effort nécessaire pour prévenir toute escalade".

Donetsk