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L'AIR DU TEMPS

la tribune du mercredi 17 décembre 2014

 

 

 

RUSSIE - Le rouble ne vaut plus un Kopeck. Crise monétaire brutale et menace sur l'économie du pays. Depuis deux jours, le rouble ne cesse de dégringoler entraînant dans sa chute toute l'économie russe. Une crise monétaire qui fragilise son président, Vladimir Poutine, et interroge sur ses futures intentions. Le spectre de la crise boursière de 1998 a ressurgi de façon dramatique en Russie. Et en l'espace d'une semaine, c'est tout le "système économique Poutine" qui menace de s'écrouler.

 

 

Hier, à l'heure où nous écrions ces lignes, l'euro avait dépassé le seuil inimaginable de 100 roubles. Un effondrement inouï puisque le 10 décembre, en euros s'échangeait encore contre 69 roubles. Toute la journée d'hier, et malgré le tour de vis spectaculaire orchestré par la Centrale russe dans la nuit de lundi à mardi (taux directeur passé de 10,5 à 17 %), le rouble n'a cessé de plonger, perdant jusqu'à 20 % de sa valeur. La bourse de Moscou embrayait sur cette dégringolade, et perdait 17 %. La journée faisait déjà suite à un lundi "cauchemardesque" soldé par une perte de 9,5 %.

 

 

 

 

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Sanctions et chute du pétrole

 

Malgré l'urgence de la situation, en début de soirée, ni le président Vladimir Poutine ni son premier ministre Dimitri Medvedev ne s'étaient exprimés. Pour le numéro eux de la banque centrale, Sergueï Chvetsov, "la situation est critique. Dans les pires cauchemars, nous n'aurions pu imaginer il y un an ce qui se produit actuellement".

 

 

Ce krack est à la fois la conséquence des sanctions économiques décrétées par les Occidentaux pour punir la position russe dans le dossier ukrainien et de la chute vertigineuse des cours du pétrole. Il révèle au jour les faiblesses d'une économie basée sur la rente, hyper-dépendante du cours des matières premières. La banque centrale a d'ailleurs prévenu ses compatriotes : si le baril de pétrole devait demeurer à 60 dollars, le produit intérieur brut pourrait chuter de 4,5 % en 2015.

 

 

Une catastrophe en tout cas pour le président russe qui se retrouve désormais dans une situation des plus délicates. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, présent mardi à Londres, s'est d'ailleurs empressé de lui offrir une porte de sortie, mais pas sans contrepartie : "Les sanctions pourraient être levées en quelques semaines ou quelques jours, en fonction du choix du Président Poutine".

 

 

Files devant les banques

 

Dès lundi, les Russes ont semblé perdre confiance en leur propre monnaie et commençaient à échanger leurs économies contre des dollars. Une fuite en avant qui, si elle se poursuivait, pourrait conduire le pays tout droit vers la faillite. Les prix, qui ont crû depuis le début de l'année de plus de 10 %, commençaient à s'afficher hier en devise étrangère dans certains magasins, signe de plus en plus criant de cette défiance. Le peuple attend désormais un signe de son président, qui doit intervenir jeudi. La crise boursière de 1998 avait précipité la chute de Boris Eltsine et débouché sur l'avènement de Vladimir Poutine. Qu'en sera-t-il cette fois-ci. Julien Wagner

 

 

 

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18/12/2014
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