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L'AIR DU TEMPS

la tribune du mercredi 11 février 2015

 

 

 

UKRAINE - Un cessez-le-feu très théorique. Le groupe de contact est tombé d'accord hier. Les présidents russe, ukrainien, français et la chancelière allemande se retrouvent aujourd'hui à Minsk (Bélarus). L'accord trouvé hier ouvre la voie, sera-t-il suivi d'effets ?

 

 

 

 

Questions à Georges MINK

 

 

 

Directeur de recherche au CNRS

 

 

 

"Une capitulation sur le dos des Ukrainiens ?"

 

 

 

 

Est-ce vraiment le sommet de "la dernière chance" ?

 

 

C'est une dramatisation, ça ne veut rien dire... Ce qui se passe maintenant, c'est l'effroi généralisé face au nombre de victimes et aux impasses que créée cette situation. La dernière chance, cela voudrait dire qu'au-delà c'est la guerre totale, cette manière de présenter les choses arrange quelque part les Européens qui ne veulent pas aller trop loin et qui sont toujours dans une matrice : elle consiste à considérer qu'il faut s'arranger avec la Russie parce qu'elle n'est pas si méchante que cela. Au détriment de l'Ukraine, on peut obtenir une paix qui permettrait la continuité de ce qui se passait avant la guerre.

 

 

 

Vers quelle solution peut déboucher cette rencontre ?

 

 

Il y a un aspect moral dans tout ça, qui restera dans les mémoires et restera un élément de déstabilisation pour plus tard : le souvenir que les Russes ont signé avec les Britanniques et les Américains un accord dans les années 90 pour garantir la souveraineté de l'Ukraine, que cet accord a été violé, et que la souveraineté de l'Ukraine a été violée par l'occupation de la Crimée quels que soient les justificatifs mémoriels, historiques des Russes.

 

 

 

Dans la situation actuelle surgissent des épouvantails du passé, existe une faiblesse de l'ouest, et on se demande si cette négociation de Minsk - où Poutine va demander le maximum - ne constituerait pas une manière de signer la capitulation sur le dos des Ukrainiens ? Les Occidentaux ont peur de cette situation. Ils veulent calmer le jeu à tout prix. Avec le prix le plus lourd à payer. Recueilli par Xavier Frère.

 

 

 

Nota : cet entretien a été réalisé peu avant l'accord de cessez-le-feu du groupe de contact

 



13/02/2015
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