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L'AIR DU TEMPS

la tribune du mardi 10 février 2015

 

 

POLITIQUE - Doubs, le temps du doute pour PS et UMP. La législative partielle confirme le poussée du FN depuis deux ans. La capacité du FN à mobiliser, encore démontrée dimanche lors de la partielle du Doubs, fait des départementales un grand teste avant 2017.

 

 

 

 

Questions à Laurent Bouvet

 

 

Politologue, auteur de "L'Insécurité culturelle" (Fayard)

 

 

 

"Les gens ne se sentent plus du tout protégés"

 

 

 

 

Comment analysez-vous les 48,6 % du Front national dans la partielle du Doubs ?

 

C'est une défaite prometteuse pour le FN. Elle s'explique, dans cette circonscription, par des raisons économiques et sociales, mais pas seulement. S'il n'y avait que cela, la gauche de la gauche devrait en profiter, puisqu'elle critique aussi la mondialisation, l'Europe et l'ouverture des frontières. Mais le Front national va plus loin. En prétendant fermer les frontières à l'immigration, il répond aux représentations très anxiogènes qui forment ce que j'appelle l'insécurité culturelle.

 

 

 

D'où vient cette "insécurité cultuelle" ?

 

C'est un ensemble de représentations, une angoisse face aux bouleversements du monde (mondialisation, terrorisme...) qui arrivent jusque chez soi, par les médias ou la vie du quartier. Les gens ne sentent plus du tout protégés... Et ceux qui ne les protègent plus, ce sont les dirigeants, les élites politiques, économiques, intellectuelles, médiatiques... Cela favorise le Front national, qui rassure en promettant la fermeture, le partage entre soi des ressources restantes de l'Etat providence.

 

 

 

Et comment se situe le PS face à cette insécurité ?

 

La gauche et le PS l'ont nourrie. Leur évolution vers les libéralisme économique est anxiogène pour une partie de la population. S'y ajoute un libéralisme culturel, personnalisé par (la ministre de l'Education) Najat Vallaud-Belkacem, qui entretient aussi cette insécurité culturelle... Depuis les événements, il y a une réaction forte du pouvoir, avec un renouveau du discours républicain d'ailleurs repris par la ministre de l'Education. Il faut voir quelle en sera la traduction dans les politiques publiques. Propos recueillis par Francis Brochet

 



12/02/2015
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