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PROCHE-ORIENT - Israël : des démolitions punitives. Au lendemain de l'attaque qui fait cinq morts dans une synagogue de Jérusalem. Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien avait prévenu : Israël répondrait avec une "main de fer" à la "vague terroriste" qu'elle affronte. Lundi, Oudaï et Ghassan Abou Jamal, deux cousins armés de hachoirs et d'un pistolet, ont surgi dans une synagogue pour y tuer quatre rabbins au beau milieu de la prière et un policier avant d'être abattus.

La réponse promise à cet acte sanglant n'a pas tardé. Hier matin, les services de sécurité israéliens ont fait sauter à l'aube l'appartement d'Abdelrahmane Shalodi, à Jérusalem-Est, la partie de ville annexée par l'Etat hébreu. Abdelrahmane Shalodi avait foncé avec sa voiture sur des passagers descendant du tramway, le 22 octobre, tuant deux personnes.

"Où pouvons-nous aller ?"

C'est la première fois depuis 2009 que les forces israéliennes mènent à Jérusalem-est une telle opération perçue par les Palestiniens comme une insupportable punition collective mettant à la rue des familles entières. Israël y voit un moyen de dissuader les possibles auteurs d'attentats : s'ils ne craignent pas pour leur vie, ils pourraient réfléchir à deux fois en pensant à ceux qu'ils laissent derrière eux. Et de fait, hier, Nibras, la soeur se lamentait: "Où pouvons-nous aller ? Nous n'avons plus de maison". Devant le logement, situé dans le quartier populaire de Silwan, des heurts ont éclaté dans l'après-midi entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens.

Les démolitions punitives sont très controversées. Même Washington, allié indéfectible de Tel-Aviv, critique la pratique. En 2005, le ministère de la Défense l'avait interdite, l'armée la jugeant contre-productive. Autre nouvelle qui ne laisse pas augurer une baisse prochaine de la tension, la municipalité israélienne de Jérusalem a annoncé hier avoir approuvé la construction de 78 nouveaux logements dans deux quartiers de colonisation à Jérusalem-Est.