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L'AIR DU TEMPS

la tribune du dimanche 29 mars 2015

 

 

ESPACE - Soyouz : à 50 ans, l'éternelle jeunesse. Le lanceur russe est né au milieu des années soixante. La fusée russe a lancé dans la même soirée de vendredi deux satellites Galileo depuis Kourou et un capsule habitée pour la station spatiale internationale depuis Baïkonour.

 

 

La mise en orbite de deux satellites européens de la constellation Galileo, vendredi depuis le Centre spatial guyanais de Kourou a permis à la fusée russe Soyouz d'effacer l'un de ses - rares - semi-échecs. Le 22 août dernier, lors d'un précédent lancement, son quatrième étage avait cafouillé à l'allumage et avait placé deux satellites Galileo sur une orbite trop basse, qui a finalement pu être relevée après des semaines d'efforts.

 

 

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Plus de 1 700 tirs

 

Cette fois-ci, tout s'est bien passé du premier coup. Soyouz a réussi son onzième lancement depuis la base de Kourou et a atteint sans coup férir les 23 000 km d'altitude visés. La fusée russe a réussi vendredi un exploit que mérite d'être relevé : deux heures avant le décollage de Soyouz s'envolait de la base de Baïkonour au Kazakhstan pour emmener trois cosmonautes - deux Russes et un Américain - vers la station orbitale internationale (ISS). Mission également réussie haut la main.

 

 

Deux tirs de la même fusée à deux heures d'intervalle avec des missions totalement différentes, depuis deux cosmodromes distincts : l'industrie spatiale russe récolte les fruits de cinquante ans de travail. La toute première fusée Soyouz (Union en russe) a été lancée le 26 novembre 1966 depuis Baïkonour. Plus de 1 700 exemplaires ont suivi depuis, avec un taux de réussite de 98 %. Ce qui est unique dans l'histoire de la conquête spatiale.

 

 

Depuis sa naissance, la fusée a évidemment beaucoup évolué, mais ses fondamentaux restent les mêmes. Elle est rustique et facile à construire et facile à construire en série, notamment grâce à un assemblage à l'horizontale qui évite de travailler en hauteur.

 

 

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La fiabilité et les coûts réduits de Soyouz ont séduit l'Agence spatiale européenne. Celle-ci a signé en 2004 avec l'agence spatiale russe Roskosmos un contrat permettant à l'Europe de disposer d'un lanceur moyen (plus petit qu'Ariane 5, plus gros que l'italien Vega, également tiré depuis Kourou) qui permet d'élargir l'offre européenne.

 

 

Aux Russes, Kourou, qui est très proche de l'équateur, offre la possibilité de tirer le maximum des possibilités de leur lanceur : le poids des satellites pouvant être lancés en orbite géostationnaire par Soyouz est de deux tonnes à Baïkonour. Il passe à trois tonnes à Kourou, en cause, l'effet de fronde induit par la rotation de la Terre, effet qui est maximal sur l'équateur.

 

 

Soyouz va donc continuer à lancer, de concert avec Ariane 5, les satellites Galileo qui nous permettront, en 2020, d'avoir un GPS "made in Europe". Il reste à mettre en orbite six satellites Galileo par trois fusées Soyouz et douze autres par trois Ariane 5. Soyouz est également la dernière fusée capable de lancer des vols habités vers la station spatiale internationale, depuis l'arrêt de la Navette américaine. Voilà une quinquagénaire que ne risque pas de perdre son emploi. Patrick Fluckiger

 

 

 

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30/03/2015
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