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L'AIR DU TEMPS

l'objet du XXIe siècle sera communiquant

 

 

Article de la Tribune - le Progrès du mercredi 23 avril 2014

 

 

 

TECHNOLOGIE - Comment ces objets connectés vont vous changer la vie. Des brosses à dents connectées aux tensiomètres intelligents, tour d'horizon des innovations les plus folles. Après avoir bouleversé les rapports humains, internet pourrait bien modifier la manière dont nous percevons le monde qui nous entoure. L'objet du XXIe siècle sera communiquant.

 

 

212 milliards d'objets connectés seront en service en 2020, selon les projections du cabinet IDC, dont plus de 30 milliards capables de se connecter à internet de manière autonome. Des études similaires parient sur des chiffres compris entre 20 et 50 milliards.

 

 

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Tamiser la lumière de votre salon d'un glissement de doigt sur votre smartphone, être averti par SMS que vous avez oublié d'arroser votre ficus, se faire réveiller en douceur par un bracelet vibrant après sept heures de sommeil effectif, savoir combien de calories vous brûlez en faisant votre jogging, se faire envoyer sa liste de courses par son réfrigérateur... Tout ceci n'est déjà plus de la science-fiction. L'heure est à l'internet des objets;

 

 

"Après les réseaux sociaux, la nouvelle révolution du WEB, ce sont les objets connectés. Mais cela va aller beaucoup  plus vite, car on est déjà tous connectés avec nos smart-phones. Ces objets vont s'intégrer partout sans même qu'on s'en aperçoive" pronostique Anne-Sophie Bordry, président du Think Tank Objets connectés et intelligents France. Les grandes enseignes ont d'ailleurs flairé la tendance : la FNAC a même ouvert des espaces dédiés aux objets communicants dans ses magasins.

 

 

 

L'objet du XXIe siècle sera connecté... ou ne sera pas

 

Le rêve d'un environnement "intelligent" capable de nous assister dans notre vie quotidienne n'est certes pas nouveau. C'était déjà la promesse de la domotique dans les années 80. Mais elle s'est démocratisée ces derniers mois, sous l'effet conjugué de la  miniaturisation des composants, du développement des technologies sans fil et de la chute des coûts de production.

 

 

On reste toutefois dans les prix du high-tech. Comptez 80 à 200 euros pour un bracelet "coach" ou une montre connectée, 200 € pour un kit de démarrage de trois ampoules connectées Philips Hue, 90 € pour une cigarette électronique Smokio qui analysera votre consommation, 50 € pour un capteur pour plantes Parrot ou environ 140 € pour un pèse-personne intelligent Withings ou une ampoule musicale Awox.

 

 

 

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Une créativité française reconnue

 

Le point commun entre ces quatre derniers produits ? Outre le fait de pouvoir communiquer, tous sont français. Souvent décrit comme à la traîne sur le numérique, l'Hexagone fait en effet figure de potentiel champion dans le domaine des objet connectés; Les start-up françaises ont d'ailleurs encore été saluées pour leur inventivité en janvier lors du CES de Las Vegas, le plus grand salon de l'électronique.

 

 

Reste maintenant le plus dur, selon Anne-Sophie Bordry : transformer ce succès d'estime en sucess-story commerciale. "C'est difficile car il faut tout de suite penser très grand, au niveau mondial", analyse-t-elle. Ce que certains semblent ne pas avoir trop de mal à faire : la start-up montpellieraine Awox vient de lever 25 millions d'euros pour préparer son introduction en bourse, bien décidée à s'imposer sur le marché des produits connectés pour la maison. Jean-Michel Lahire

 

 

 

Le réfrigérateur envoyait des courriers électroniques malveillants

 

En janvier dernier,, après l'analyse d'une campagne de courriers électroniques malveillants, la société Proofpoint avait publié un rapport édifiant : sur les centaines de milliers de mails diffamatoires émis chaque jour, près d'un quart provenait d'objets connectés dont les pirates avaient pris le contrôle : routeurs wi-fi, lecteurs multimédia, télévision...

 

 

Les experts de l'entreprise de cybersécurité californienne avaient même détecté dans le lot un réfrigérateur ! En cause : l'utilisation par ces objets connectés en permanence de logiciels mal paramétrés voire jamais remis à jour. S'ils veulent obtenir la confiance des consommateurs, les fabricants d'objets connectés devront donc prendre la sécurité au sérieux. Faute de quoi, le risque n'est pas négligeable de voir les "black hats" (les hackers malveillants, par opposition aux "white hats" qui détectent et préviennent les failles informatiques) transformer l'internet des objets en légion de machines zombies ou d'espions miniaturisés. Ce qui n'est pas le meilleur moyen de se faire de la publicité...

 

 

 

"Nous devons doter les ordinateurs de la capacité de collecter seuls l'information, afin qu'ils puissent voir, entendre et sentir le monde par eux-mêmes. L'internet des objets a le potentiel de changer le monde, comme l'a fait internet. Et peut-être même davantage." - Kevin Ashton, ingénieur britannique, créateur du terme "internet des objets" en 1999

 

 

 

------------------------------ Questions à Franck BIEHLER ------------------------------

 

 

 

Pionnier des objets connectés, cofondateur de Sen.se

 

 

 

Sen.se doit commercialiser en mai-juin Mother, composé d'une base centrale et de "cookies" bardés de capteurs communiquant avec cette dernière. Collés sur la machine à café, ces cookies peuvent analyser votre consommation et vous rappeler d'acheter des capsules, glissés dans la poche servir de podomètre, ou dans le cartable de vos enfants vous avertir lorsqu'ils sont rentrés. Tout est possible.

 

 

 

"L'évolution des prix rend le coût supportable"

 

 

Certains affirment que l'internet des objets sera la prochaine révolution technologique. Vous êtes d'accord ?

 

 

C'est un peu excessif. C'est plus une évolution qu'une révolution : de la même manière qu'à une époque les objets inertes ont été électrifiés, aujourd'hui on a des objets qui deviennent connectés ou communicants. C'est ans le sens de l'histoire, mais ça va plutôt induire une révolution des usages.

 

 

 

La France semble avoir une longueur d'avance sur les autres pays dans le secteur. Quel en est la raison d'après vous ?

 

 

Je ne saurais pas dire, mais on a de très bons ingénieurs en France. Et on a été les premiers à s'engager dans la voie des objets connectés "grand public" avec le Nabaztag (commercialisé en 2005 par Violet, cofondé par Rafi Haladjian et où travaillait à l'époque Franck Biehler, Ndlr). Cela a eu une vertu d'évangélisation. Pas mal de gens qui avaient travaillé sur ce lapin son aujourd'hui dans d'autres sociétés du secteur. Il y a eu en France une sorte d'école de l'internet des objets.

 

 

 

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Selon vous, le marché est enfin mûr ?

 

Il y une évolution des technologies et notamment de leur prix, qui rend aujourd'hui la connexion d'à peu près n'importe quoi possible à un coût supportable pour l'utilisateur final. Que les réseaux de distribution mettent en place des rayons pour les objets connectés, d'une certaine manière c'est une bonne chose, mais à terme il y aura des objets connectés dans tous les rayons. Recueilli par Jean-Michel Lahire

 

 

 

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Quand la ville devient (plus) intelligente

 

Si on peut faire communiquer une brosse à dents, pourquoi pas une poubelle ? L'internet des objets a toute sa place dans le concept de "smart city", ce modèle de ville intelligente sur lequel planchent aujourd'hui métropoles, géants de l'informatique et start-ups innovantes. L'enjeu est double : optimiser la gestion des infrastructures tout en fournissant aux habitants de nouveaux services

 

 

A Barcelone, par exemple, les places de stationnement ont été équipées de capteurs : avant de s'engager dans un quartier, les automobilistes peuvent vérifier sur leur smartphone si des places sont disponibles. Pratique.

 

 

Des expérimentations similaires ont lieu un peu partout en France, notamment à Nice où un "boulevard connecté" développé par l'américain Cisco a été inauguré l'été dernier. Ses 200 capteurs fournissent en temps réel des informations sur la luminosité, la qualité de l'air, la propreté ou la circulation. Elles sont ensuite analysées et peuvent au chois, déclencher l'ajustement automatique de l'éclairage ou l'envoi d'un camion-benne pour vider les poubelles.

 

 

On reste cependant encore loin du niveau de Singapour, la "smart city" par excellence : dans cette Cité-Etat où les routes sont équipées d'un réseau de capteurs, le trafic routier est régulé en temps réel à partir des données collectées et de modèles statistiques. Le système est même capable de prévoir les embouteillages à l'avance et d'orienter une partie du trafic vers les voies secondaires, tandis que le tarif du péage urbain s'élève automatiquement en cas de congestion.

 

 



29/04/2014
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