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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le 27 octobre 2018

 

 

Etats-Unis : ce que l'on sait de l'attaque antisémite dans une synagogue de Pittsburgh

 

 

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franceinfo avec AFP et ReutersFrance Télévisions

 

 

 

Selon les autorités locales, onze personnes ont été tuées et six autres blessées lorsqu'un tireur a ouvert le feu, samedi, dans cette ville du nord-est des Etats-Unis

 

 

 

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Des policiers d'élite sont stationnés, le 27 octobre 2018, devant la synagogue "Tree of life" de Pittsburgh (Etats-Unis), où un tireur a ouvert le feu. (JOHN ALTDORFER / REUTERS)

 

 

 

Un tireur a ouvert le feu, samedi 27 octobre, dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie (nord-est des Etats-Unis), où des fidèles étaient rassemblés pendant le chabbat. Voici ce que l'on sait de cette attaque antisémite qui a fait 11 morts et 6 blessés.

 

 

 

La synagogue a été attaquée pendant le shabbat

La fusillade s'est déroulée dans la synagogue "Tree of Life" ("Arbre de vie"), installée dans un quartier où vit une importante communauté juive, et où des fidèles étaient rassemblés pour le jour de repos juif du shabbat, pour une cérémonie marquant la naissance d'un enfant. Le tireur a fait irruption vers 10 heures (16 heures à Paris) dans le lieu de culte, en criant "Mort à tous les juifs !", selon l'antenne locale de CBS, qui cite des sources policières. "Le service était en cours quand on a entendu un grand bruit, a raconté un membre de la congrégation, Stephen Weiss, 60 ans, au journal Tribune Review. J'ai reconnu des tirs d'arme à feu."

 

 

La police locale a rapidement appelé les habitants du quartier à rester chez eux. "Il y a un tireur dans la zone de Wilkins et Shady. Eviter le quartier", ont tweeté les services de sécurité publique de la ville. A leur arrivée sur les lieux, les forces de l'ordre ont dû ouvrir le feu pour appréhender le tireur, qui disposait d'un fusil d'assaut et d'au moins trois armes de poing quand il est entré dans la synagogue, selon les autorités. Blessé, il a été transporté à l'hôpital et placé en garde à vue.

 

 

 

Le bilan humain est très lourd

Le bilan s'établit à 11 morts et 6 blessés, selon les autorités locales. Le représentant du FBI, Bob Jones, a parlé de la "scène de crime la plus horrible que j'aie vue en vingt-deux ans dans la police". "La scène est terrible à l'intérieur, a également déclaré devant les caméras, visiblement très ému, le directeur de la sécurité publique de Pittsburgh, Wendell Hissrich. C'est l'une des pires scènes de crime sur laquelle je me sois rendu, et j'ai été sur des accidents d'avion." "Sans le courage des policiers, le bilan de cette tragédie aurait été beaucoup plus lourd", a-t-il ajouté.

 

 

Les autorités s'étaient d'abord murées dans le silence, à l'exception de Donald Trump, qui a d'abord déclaré que le bilan de cette fusillade risquait d'être "plus dévastateur" que le chiffre de quatre morts annoncé initialement. Quelques heures plus tard, il a parlé de "beaucoup de morts" et "beaucoup de blessés graves".

 

 

Un compte à son nom existait sur le site Gab.com, un réseau social prisé de la mouvance d'extrême droite américaine. Sur celui-ci, on retrouvait une série de posts antisémites en ligne. Une citation, sur la page du profil de Robert Bowers, déclarait ainsi "Les juifs sont les enfants de Satan", selon des captures d'écran de son compte, à présent suspendu, réalisées par le groupe SITE, qui surveille les mouvements extrémistes. Dans un message envoyé samedi sur le réseau social, le compte de Robert Bowers reprochait aussi à la Société hébraïque d'aide aux immigrants "d'attirer des envahisseurs qui tuent notre peuple". "Je ne peux pas rester les bras croisés à regarder mon peuple se faire massacrer. Ajustez vos lunettes, j'y vais", ajoutait-il peu de temps avant la fusillade.

 

 

 

Il s'agit "probablement de l'attaque antisémite la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis"

Cette attaque a jeté la consternation dans la communauté juive et bien au-delà. "Je suis juste triste. Je ne sais pas quoi vous dire (...), ça ne devrait pas arriver, point. Ça ne devrait pas arriver dans une synagogue", a déclaré sur CNN Jeff Finkelstein, le président de la Jewish Federation of Greater Pittsburgh. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a quant à lui déploré une attaque "antisémite horrible". L'Anti-Defamation League (ADL), grande organisation américaine de lutte contre l'antisémitisme, a déclaré qu'il s'agissait "probablement" de "l'attaque contre la communauté juive la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis".

 

 

Le président Donald Trump a dénoncé "une action maléfique de meurtre de masse", et sa fille Ivanka, qui est convertie au judaïsme, a déclaré : "L'Amérique est plus forte que les actes d'un antisémite pervers et sectaire." "Il ne doit y avoir aucune tolérance pour l'antisémitisme ou pour n'importe quelle forme de haine religieuse, a également affirmé Donald Trump, en meeting ans l'Illinois en vue des élections de mi-mandat du 6 novembre. Nous devons nous tenir aux côtés de nos frères et sœurs juifs pour vaincre l'antisémitisme et les forces de la haine."

 

 

Le président des Etats-Unis avait estimé un peu plus tôt que la fusillade n'avait pas grand-chose à voir avec la législation sur les armes à feu et assuré que les choses auraient été différentes s'il y avait eu des agents de sécurité dans la synagogue. La police n'y est présente que lors des grandes occasions, a indiqué Michael Eisenberg, ancien président de la synagogue : "Un jour comme aujourd'hui, la porte est ouverte. C'est un service religieux, on peut aller et venir", a-t-il expliqué à l'antenne locale de CBS.

 

 

 

Le tireur présumé diffusait des messages antisémites sur les réseaux sociaux

La justice fédérale a inculpé le tireur présumé de 29 chefs d'accusation, dont 11 chefs d'utilisation d'une arme à feu pour commettre un meurtre et 11 chefs d'obstruction de l'exercice d'une religion ayant entraîné la mort. Identifié par les autorités comme étant Robert Bowers, il risque la peine de mort. Le représentant du FBI Bob Jones a reconnu en conférence de presse que cet homme de 46 ans n'était pas connu des services de police avant aujourd'hui. "Le FBI va travailler jour et nuit pour en trouver la raison."

 



08/11/2018
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