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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le vendredi 12 avril 2019

 

 

Egypte : le président Sissi se retire de la stratégie de Donald Trump contre l'Iran

 

 

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franceinfo Afrique avec agencesRédaction AfriqueFrance Télévisions

 

 

 

Trois jours après le satisfecit décerné par le président américain à son homologue égyptien à la Maison Blanche, l'agence Reuters révèle le retrait de l'Egypte du projet américain visant à forger une "OTAN arabe" pour contenir le pouvoir iranien

 

 

 

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Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (3e à D) rencontre le président américain Donald Trump (3e à G) à la Maison Blanche lors de sa visite officielle à Washington aux Etats-Unis, le 10 avril 2019. (PRESIDENCY OF EGYPT / HANDOUT / ANADOLU AGENCY)

 

 

 

 

L’Egypte a annoncé sa décision aux Etats-Unis et à d’autres participants au projet d’alliance pour la sécurité du Moyen-Orient, ou MESA, avant une réunion qui doit se tenir le 14 avril 2019 à Ryad, en Arabie Saoudite, a révélé une source proche de la décision à l'agence Reuters.

 

 

 

L'Egypte doute du sérieux de l'initiative américaine

Le Caire n'avait déjà pas envoyé de délégation à la dernière réunion ayant pour but de faire avancer l'effort mené par les Etats-Unis pour intégrer leurs alliés arabes sunnites à un pacte de sécurité, politique et économique visant à contrer l'Iran chiite, a précisé cette source. L’Egypte s’est retirée parce qu’elle doute du sérieux de l’initiative, qu’elle n’avait pas encore vu un document officiel l’établir et que le projet risquait d’accroître les tensions avec l’Iran, a déclaré de son côté une source arabe qui, comme les autres, s’exprimait sous couvert d’anonymat.

 

 

L'incertitude quant à savoir si le président américain Donald Trump remportera un second mandat l'année prochaine et si un éventuel successeur pourrait abandonner l'initiative aurait également contribué à la décision égyptienne, selon une autre source arabe.

 

 

"Cela ne va pas bien", a commenté une source saoudienne à propos du projet. Proposée initialement par l’Arabie Saoudite en 2017, cette initiative vise également à limiter l’influence régionale croissante de la Russie et de la Chine, selon un document classifié de la Maison Blanche consulté par Reuters l’année dernière.

 

 

L’ambassade d’Egypte à Washington et la Maison-Blanche n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires. Pour l'agence iranienne PressTV, qui a aussitôt repris l'information, "l'Egypte se retire de l'OTAN arabe pour éviter tout face-à-face avec l'Iran". 

 

 

Outre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, parmi les participants à la MESA figurent également les Emirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, Oman et la Jordanie.

 

 

Deux jours après la réunion de Ryad, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s'est rendu à Washington pour des entretiens avec Trump. Avant cette rencontre, Donald Trump avait indiqué qu'il serait question de problèmes de sécurité, mais il n'était pas clair qu'ils discuteraient de la question du projet MESA.

 

 

 

Faire revenir Le Caire sur sa décision

Deux sources ont indiqué que les pays restants au sein de la MESA poursuivraient cette initiative et presseraient diplomatiquement l’Egypte de révoquer son retrait, une autre ajoutant que la décision ne semblait pas définitive. Le retrait de l'Egypte, qui compte la plus grande armée du monde arabe, constitue en tout cas un revers pour l'initiative américano-saoudienne.

 

 

Le plan était déjà compliqué en raison de l'indignation internationale provoquée par l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul en octobre 2018. Des responsables turcs et certains législateurs américains ayant accusé le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salmane (MBS) d'avoir commandité le meurtre alors que Ryad continue de nier «des allégations».

 

 

Les querelles entre alliés arabes, notamment le boycott économique et politique du Qatar par le gouvernement saoudien, constituent un autre obstacle. A plusieurs reprises ces problèmes ont forcé le report d'une réunion au sommet aux Etats-Unis au cours de laquelle un accord préliminaire sur l'alliance devait être signé.

 

 

Selon des responsables américains, John Bolton, conseiller national pour la sécurité de Trump et architecte de la stratégie visant à contenir l'Iran, a été un farouche défenseur de ce plan.

 



12/04/2019
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