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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le mercredi 15 mai 2019

 

 

Harcèlement, insultes, agressions physiques en forte progression... Ce qu'il faut retenir du rapport sur l'homophobie

 

 

 

L'association SOS Homophobie publie ce mardi son rapport sur l'année 2018. Il constate notamment que le nombre d'agressions physiques envers les personnes LGBT+ a augmenté de 66% en France

 

 

 

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Des manifestants protestent contre les violences envers les personnes LGBT+, le 23 octobre 2018, à Rennes (Ille-et-Vilaine). (ESTELLE RUIZ / NURPHOTO / AFP)

 

 

 

"2018 a été une année noire" en France pour les personnes LGBT+. C'est le constat dressé par Joël Deumier, président de SOS Homophobie. L'association publie, mardi 14 mai, son rapport annuel sur les actes LGBTphobes, construit à partir des témoignages reçus via son site internet. Pour rappel, le sigle LGBT+ englobe les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, auxquelles s'ajoutent notamment les queers et intersexes.

 

 

Au total, 1 905 faits – insultes, violences, discrimination – ont été signalés dans tout le pays, soit 15% de plus qu'en 2017. Pour enrayer ces violences, le président de SOS Homophobie demande au gouvernement d'appliquer toutes les mesures annoncées fin 2018 après la vague d'agressions homophobes observées dans le pays : "Sur les onze annoncées, seulement deux ont été mises en œuvre", constate Joël Deumier.

 

 

Franceinfo vous présente trois chiffres marquants, ainsi que quelques témoignages extraits du rapport.

 

 

 

Les agressions physiques explosent : +66%

Le chiffre. C'est l'élément le plus inquiétant du rapport. En 2018, 231 agressions ont été signalées à l'association, soit 66% d'augmentation par rapport à l'année précédente, un record depuis la première publication de ce rapport en 1994. "L'homophobie est de plus en plus violente et se manifeste par des coups", regrette Joël Deumier, président de l'association, qui souligne qu'il y a eu une agression physique par jour au dernier trimestre 2018. Pour expliquer cette recrudescence, le rapport note cependant que les victimes "ne se cachent plus" et "osent de plus en plus témoigner", via notamment la publication de leur visage tuméfié sur les réseaux sociaux. "C'est dramatique, mais c'est aussi salutaire. Cela montre que l'homophobie n'est plus niée", analyse Joël Deumier.

 

 

 

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Ces agressions se déroulent la plupart du temps (35%) dans les lieux publics. "Il est encore difficile, quand on est une personne LGBT, de manifester des signes d’affection, de tenir la main de son conjoint ou sa conjointe en toute liberté, sans crainte de s’exposer à du rejet, des insultes, des violences", regrette SOS Homophobie.

 

 

Le témoignage. "En Normandie, Jean-François, âgé d'une trentaine d'années, a rencontré un autre homme via un réseau de rencontres. C'est la deuxième fois qu'il l'invite chez lui. Mais cette fois, son invité arrive accompagné d'un homme armé. Jean-François est frappé à la tête avec la crosse du pistolet. L'homme qu'il avait rencontré demande au porteur de pistolet de tuer Jean-François. Finalement, ils se rendent compte de la gravité de leur comportement et préfèrent fuir. Jean-François a porté plainte et s'est rendu à l'hôpital pour faire soigner ses plaies." 

 

 

 

Les signalements toujours en hausse : +15%

Le chiffre. La hausse est moins marquée, mais significative. Les témoignages d'actes LGBTphobes ont augmenté de 15% en 2017, pour s'établir à 1 905. "Le nombre de ces témoignages est proche des 1 977 enregistrés en 2012, lors du début des débats sur l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe", note l'association. L'année suivante, en 2013, ce chiffre avait culminé à 3 517 signalements, le record enregistré par SOS Homophobie depuis les premiers chiffres de 1994.

 

 

 

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Internet est le premier lieu d'expression de ces actes LGBTphobes (23%), une constante depuis 2010. Les autres sont commis dans les lieux publics (13%), au travail (11%), en famille (10%) et dans le voisinage (9%).

 

 

Le témoignage. "Aminata est enceinte de sept mois. Une photo d'elle et de sa compagne a été volée de son profil et repostée sur Facebook avec des propos lesbophobes, dans le but de les intimider et de les dénigrer. Elle nous écrit pour savoir comment réagir, s'avouant particulièrement sensible à ce stade de la grossesse."

 

 

 

Les actes contre les lesbiennes en forte augmentation : +42%

Le chiffre. Autre tendance inquiétante de ce rapport, la forte augmentation des actes lesbophobes : + 42% et 365 cas signalés, "soit un acte lesbophobe par jour". Ils représentent aujourd'hui 22% de l'ensemble des situations enregistrées, contre 16% l'an passé. Pour SOS Homophobie, "ces chiffres sont probablement davantage révélateurs de la prise de parole des lesbiennes que le reflet d'une augmentation de la lesbophobie".

 

 

 

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Le témoignage. "Mélanie et sa copine sont dans un bar parisien. Elles s'embrassent et un homme leur demande de 'rejoindre le bisou'. Surprises, elles rétorquent sans ambiguïté : 'Wow, non !' L'homme leur dit alors que 'deux meufs ensemble, c'est du gâchis'. Ses potes essaient de le calmer. Plus tard, il essaie encore de 'rejoindre le bisou'. Le barman lui demande de les laisser tranquilles. Ce à quoi l'agresseur répond : 'C'est pas moi le problème, c'est elles.' Il sort en proférant de jolies insultes lesbophobes : 'Sales gouines, ça ne devrait pas exister, allez vous brouter la chatte ailleurs !'"

 



14/05/2019
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