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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le mercredi 20 mars 2019

 

 

Refus de la démission du cardinal Barbarin par le pape : le président de la Conférence des évêques de France fait part de son "étonnement"

 

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franceinfoRadio France

 

 

Monseigneur Georges Pontier s'est étonné mercredi sur franceinfo du refus de la démission du cardinal Barbarin par le pape. Pour autant, le primat des Gaules fait encore "partie de l'Eglise de France", selon lui

 

 

 

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Mgr Georges Pontier, lors d'une conférence de presse. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

 

 

 

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France (CEF) a fait part, mercredi 20 mars sur franceinfo, de son "étonnement" après la décision du pape de ne pas accepter la démission du cardinal Barbarin, condamné à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs.

 

 

C'est de l'étonnement et en même temps je ne veux pas m'arrêter à ce fait-là. Je veux continuer à dire notre volonté de poursuivre cette action contre cette pédocriminalité terrible et contre ce visage inacceptable de notre Eglise quand elle commet des choses comme ça Mgr Georges Pontier à franceinfo

 

 

 

Une décision surprenante

"Je m'attendais plutôt soit à une acceptation totale soit un refus d'accepter total, mais pas une solution entre les deux où le cardinal Barbarin a été remis vers lui-même pour prendre cette décision de se mettre en retrait du diocèse pour le bien de ce diocèse qui depuis trois ans souffre dans toutes ses composantes, y compris les victimes elles-mêmes", a-t-il poursuivi.

 

 

Le fondateur de la Parole libérée, François Devaux, a évoqué mercredi matin sur franceinfo un acte de trahison de la part du pape : "Le mot trahison est un petit fort", estime Mgr Pontier. "On est entre deux conflits, celui de la procédure de la justice et celui de la procédure canonique. Le pape a choisi d'attendre la fin de l'appel qu'ont fait les avocats du cardinal Barbarin", a-t-il expliqué.

 

 

 

La mise en retrait du cardinal

Selon Mgr Georges Pontier, le cardinal Barbarin fait encore "partie de l'Eglise de France". Il estime qu'il est "dans une situation inconfortable qui n'est pas codifiée (...) On est dans une situation un peu floue. Se mettre en retrait n'est pas canoniquement un statut", a-t-il expliqué.

 

 

Mgr Georges Pontier a pu parler au cardinal après la décision du pape François : "Il est plein d'humilité et il cherche le bien du diocèse. Je peux vous l'assurer. Lui-même a souffert, le diocèse a souffert, les victimes ont souffert pendant ces trois ans et lui dit : 'c'est assez ! Je me retire. Je me mets en retrait'. Il ne peut pas aller plus loin que ce qu'il a fait", estime le président de la Conférence des évêques de France.

 

 

 

 

Franceinfo - le mardi 19 mars 2019

 

 

Pédophilie dans l'Eglise : le cardinal Barbarin décide de se "mettre en retrait" malgré le refus de sa démission par le pape

 

 

 

Le plus haut responsable catholique français a été condamné début mars pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles d'un prêtre de son diocèse

 

 

 

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Le pape François et le cardinal Barbarin, au Vatican, le 18 mars 2019. (VATICAN MEDIA / AFP)

 

 

 

Le cardinal Barbarin a annoncé dans un communiqué, mardi 19 mars, que le pape François avait refusé sa démission mais qu'il avait tout de même décidé de se "mettre en retrait pour quelque temps". "En invoquant la présomption d’innocence, [le souverain pontif] n'a pas voulu accepter cette démission", écrit-il. Philippe Barbarin précise qu'il sera remplacé par le père Yves Baumgarten.

 

 

 

Dans une interview à la chaîne KTO, mardi soir, Philippe Barbarin dit avoir fait le "choix d'une certaine distance par rapport à la vie" du diocèse de Lyon. Il va se retirer des instances qu'il présidait et ira "sans doute dans un monastère". Il dit ne pas savoir combien de temps il se tiendra à l'écart, car "tout dépend si le procès en appel est très long, si les affaires sont closes à la fin de l'année 2019 ou s'il faut attendre trois ans".

 

 

 

 

Coupable d'avoir voulu "préserver l'institution"

 

Philippe Barbarin a été condamné à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles d'un prêtre de son diocèse. Le tribunal de Lyon a déclaré l'archevêque de Lyon "coupable" de n'avoir pas signalé à la justice en 2014 et 2015 les agressions pédophiles commises sur des scouts, un quart de siècle plus tôt, par le père Bernard Preynat.

 

 

 

Mais les avocats du cardinal Barbarin ont fait appel de cette condamnation. Le jugement reproche au religieux de 68 ans – qui avait martelé durant le procès, début janvier, n'avoir "jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles" – d'avoir "fait le choix en conscience" de ne pas informer la justice "pour préserver l'institution à laquelle il appartient"

 

 

 

"Je suis étonné, je ne m'attendais pas à ce scénario qui est intermédiaire entre les deux scénarios prévisibles", a réagi le président de la Conférence des évêques, Georges Pontier. Selon lui, cette situation "inédite" résulte du "conflit entre deux exigences", celle de "respecter le cheminement de la justice" et celle de "se préoccuper du bien du diocèse de Lyon".

 

 

 

Archevêque de Lyon depuis 2002, cardinal depuis 2003, primat des Gaules, le cardinal Barbarin est le plus haut dignitaire catholique français et sa condamnation a fait l'effet d'un coup de tonnerre. Avant lui, deux évêques ont déjà été condamnés pour des faits similaires en 2001 et 2018 mais, depuis trois ans, le scandale lyonnais incarne la crise de l'Église face à la pédophilie.

 



20/03/2019
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