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L'AIR DU TEMPS

La Tribune-le Progrès du mercredi 15 janvier 2014

 

 

POPULATION - La France a compté moins de bébés. 66 millions de Français mais un ralentissement inédit des naissances. La France affiche la croissance démographique la plus faible depuis l'an 2000. En cause, une légère diminution de la fécondité des Françaises qui passe à 1,99 enfant par femme.

 

 

Nous sommes 66 millions ! La population française continue de croître, mais  à un rythme moins rapide. En trente ans, la France a gagné 9,7 millions d'habitants (17,2 % entre 1982 et 2011, à un rythme moyen de + 0,5 % par an).

 

 

L'an dernier, notre pays a gagné (hors Mayotte) 278 000 habitants, soit 0,4 % de plus qu'en 2012, selon le dernier bilan démographique de l'Insee. C'est la croissance la moins importante depuis 2000. Elle reste néanmoins supérieure à la moyenne européenne.

 

 

La croissance démographique française est liée au solde naturel (naissances moins décès : 238 000). Le solde migratoire (40 000) a un impact limité sur la progression de la population. Cette année, le solde naturel est le plus faible depuis 2003, année marquée par la canicule et ses nombreux morts.

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Moins de deux enfants

 

En 2013, le moteur des naissances s'est ralenti. Avec l'arrivée de 810 000 bébés, la France est en recul par rapport à l'an passé (821 000). La fécondité des Françaises repasse sous la barre des deux enfants par femme. Après cinq ans avec un taux supérieur à deux, elle s'établit à 1,99 enfant par femme en 2013. La France reste cependant sur la première place du podium des bébés en Europe avec l'Irlande. C'est  28 ans en moyenne que les Françaises ont leur premier enfant.

 

 

Plus de décès

 

Environ 572 000 personnes sont mortes en 2013, soit légèrement plus qu'en 2012. Même si l'épidémie de grippe - la p lus longue depuis 1984 - peut expliquer en partie ce phénomène, la cause est essentiellement structurelle : le vieillissement de la population, et l'arrivée des générations nombreuses de l'entre-deux-guerre à des âges où la mortalité est plus importante.

 

 

 

Espérance vie en hausse

 

Elle augmente légèrement en 2013 : 85 ans pour les femmes, 78,7 ans pour les hommes. "En dix ans, l'espérance de vie des hommes a progressé de 2,9 ans et celles des femmes de 2,1 ans", observe Pascale Breuil, chef de l'unité des études démographiques et sociales de l'Insee. L'écart homme-femme se réduit (il était de 8,2 ans en 1994 et de 6,3 ans aujourd'hui).

 

L'espérance de vie à 60 ans (temps qu'il reste à vivre à partir de cet âge donné) progresse elle aussi :

 

- 27,3 années pour les femmes en 2013,

- 22.7 pour les hommes

 

 

 

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Trois mariages pour deux PACS

 

En 2013, 238 000 mariages ont été célébrés, dont 7 000 entre personnes de même sexe.

 

C'est moins que l'an dernier. Après deux année de hausse, la France renoue avec la tendance baissière amorcée en 2001. Elle est liée à la baisse du nombre d'habitants âgés de 20 à 59 ans. Mais aussi au recul de la proportion de personnes qui se marient dans une génération.

 

Parallèlement, le nombre de PACS a progressé entre 2001 et 2010 puis diminué en 2011 pour remonter en 2012. Elodie Bécu

 

 

 

7 000 mariages homosexuels

 

L'année dernière, 7 000 couples de même sexe se sont dit oui. Les mariages homosexuels représentent 4 % des mariages depuis juin, après la promulgation de la loi ouvrant le "mariage pour tous". Ces unions se sont déroulée dans plus de 2 900 communes.

 

Un quart d'entre elles ont été célébrées dans les villes de plus de 200 000 habitants, et un quart dans celles de moins de 2 000. Trois couples homosexuels sur cinq sont des couples d'hommes. L'âge moyen des nouveaux mariés est de 50 ans pour les hommes, et de 43 pour les femmes.

 

 

------------------------------  Questions à Gilles PISON  -------------------------------

 

 

Chercheur, Institut national des études démographiques

 

 

 

"Une stabilité plutôt qu'une réelle diminution"

 

 

 

Comment expliquez-vous le baisse des naissances ?

 

Cette baisse est très modeste. Avec plus de 800 000 naissances en 2013, on observe davantage une stabilisation qu'une réelle diminution. L'indicateur de fécondité est de 1,99 enfant par femme - contre 2,01 l'année passée - ce qui reste élevé. La crise économique a fait nettement baisser la fécondité dans la plupart des pays développés.

 

 

La France échappe à la baisse. Les politiques sociales et familiales ont sans doute amorti le choc de la crise. Mais sans celle-ci, l'indicateur, qui était en hausse depuis quelques années, aurait continué d'augmenter et dépasserait deux enfants par femme.

 

 

 

Le solde naturel (naissances moins décès) est en baisse, c'est une tendance de fond ?

 

Il devrait continuer de diminuer. Avec l'arrivée des baby-boomers aux âges élevés où l'on est susceptible de mourir, le nombre de décès va mécaniquement augmenter car cette génération est très nombreuse. Il y aura donc plus de morts pour un nombre de naissance équivalent, ce qui réduira le solde naturel et la croissance démographique du pays si le solde migratoire n'augmente pas.

 

 

 

Le nombre de mariages diminue...

 

C'est une tendance de fond depuis longtemps. Comme l'offre s'élargit - mariage, pacs... -, les Français peuvent choisir entre différentes formules pour officialiser leur union.

 

 

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20/01/2014
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