le Progrès du mercredi 28 septembre 2016
BANDE DESSINÉE - EXPOSITION. LA SIMPLICITÉ TINTIN, LA COMPLEXITÉ HERGÉ
Les albums de Tintin, les plus indémodables de la bande dessinée (250 millions vendus dans le monde) ont consacré son auteur, le Belge Hergé (alias Georges Rémi) comme le père fondateur de la BD européenne. Aujourd'hui débute une exposition rétrospective sur sa carrière au Grand Palais.
Tintin est le héros sans parents, ni conjointe, ni enfants. Archétype du bien combattant le mal, il est le scout au sens premier du terme. Pas étonnant : Hergé a été membre des scouts belges à la sortie de la Première Guerre mondiale.
La création de Tintin trouve aussi un écho dans les explorateurs de l'époque. Hergé c'est aussi un style unique, la "ligne claire" entourant les aplats de couleur. Un style graphique plus simple que celui d'autres dessinateurs de BD, mais redoutablement efficace. Le visage de Tintin est ainsi tracé en cinq ou six coups de crayons.
Un homme compliqué
Mais l'artiste cache aussi un homme secret, voire insaisissable. Son premier travail a été pour le Vingtième Siècle, journal ultra-catholique et nationaliste belge. Il a longtemps traîné la réputation de colonialiste, à cause de Tintin au Congo (1930) et d'anti-communiste avec Tintin au pays des Soviets, longtemps interdit. Mais sa rencontre en 1934 avec Tchang Tchong-jen, qui est devenu un personnage de deux albums (Le Lotus Bleu, Tintin au Tibet), a bouleversé son mode de pensée et de travail. Il a écrit "Hilter est un fou" dans l'une de ses oeuvres, puis il a publié sous l'occupation. Accusé de collaboration, il a été blanchi, avant de lancer le journal de Tintin avec un résistant voilà 70 ans. T.L. (avec AFP)
EXPOSITION - À découvrir jusqu'au 15 janvier 2017 au Grand Palais de Paris
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