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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le dimanche 1er décembre 2019

 

 

"Le gouvernement s'en est débarrassé" : le parcours du terroriste de Londres met en lumière les failles du système judiciaire britannique

 

 

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Aude Soufi, à LondresfranceinfoRadio France
 

 

 

L'auteur de l'attaque du London Bridge, qui a fait deux morts vendredi, avait été condamné lourdement pour des infractions terroristes, puis remis en liberté quelques années plus tard sous bracelet électronique. Une procédure automatique, sans examen de son dossier, qui suscite le débat

 

 

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Des policiers britanniques s'affairent sur le London Bridge, à Londres, fermé à la circulation après l'attaque où ont trouvé la mort deux personnes vendredi 29 novembre. (NIKLAS HALLE'N / AFP)

 

 

 

En condamnant Usman Khan à la prison illimitée en février 2012 pour plusieurs infractions terroristes, le juge l’avait qualifié de dangereux jihadiste. Mais après un changement de loi et un appel de sa condamnation, sa peine était révisée l’année suivante : seize ans ferme, assortis d’une période de sûreté de huit ans. En décembre dernier, à l’issue de cette période, l’homme était remis en liberté sous bracelet électronique. Une procédure automatique, sans examen de son dossier, qui suscite le débat, après l'attaque perpétrée par cet homme vendredi à Londres"A-t-on des peines assez lourdes pour les gens qui commettent les infractions les plus violentes dans notre pays ?" s’interroge ainsi le secrétaire d’Etat à la Sécurité, Brandon Lewis.

 

 

Je pense que nous devons étudier sérieusement la question pour s'assurer que nous avons les bonnes peines, longues et dures, pour les gens qui commettent ce genre de délits. Brandon Lewis à franceinfo

 

 

C'est le gouvernement de coalition, mené par les conservateurs, qui avait changé le système en 2012. Une erreur, selon les membres de l'opposition, comme le maire travailliste de la capitale, Sadiq Khan. "Quelqu'un condamné pour une infraction grave, comme du terrorisme, estime-t-il, ne pouvait pas être libéré avant qu'il n'ait prouvé au service de probation qu'il n'était plus un danger pour le public. Le gouvernement s'en est débarrassé…"

 

 

 

"Le système ne peut pas marcher"

Le débat porte aussi sur les coupes budgétaires dans le système judiciaire et carcéral, le suivi des prisonniers et leur accompagnement, une fois remis en liberté. En 2014, la gestion de la probation avait été partagée entre secteurs public et privé. Après cinq ans de mauvais résultats, le ministère de la Justice a annoncé en mai dernier l'abandon de cette réforme d'ici 2021. Pour Jonathan Black, de l'Association des avocats pénalistes de Londres, beaucoup de mal a déjà été fait. "Ce que nous avons vu au cours des dernières années, explique l’avocat, à cause de la privatisation des services de probation et de gestion des délinquants, c'est que le système ne peut pas marcher compte tenu du nombre de personnes qui doivent être suivies. Et finalement, le travail est réduit à des cases à cocher."

 

 

En parallèle de l'investigation sur les faits, le gouvernement a annoncé une enquête spécifique sur la remise en liberté d'Usman Khan, moins d'un an avant son attaque meurtrière, vendredi.

 



01/12/2019
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