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L'AIR DU TEMPS

samedi 29 octobre 2016

 

 

 

NUMÉRIQUE - DEUXIÈME INDUSTRIE CULTURELLE EN FRANCE APRÈS LE LIVRE

 

 

Jeux vidéo : le "made in France" fait recette

 

 

 

Le Paris Games Week, plus grand salon français du jeu vidéo, a ouvert jeudi dans la capitale. Elle confirme que cette industrie ne connaît pas la crise et crée de l'emploi en France.

 

 

Il n'y a jamais eu autant de "gamers" en France. Une personne sur deux s'adonne aux jeux vidéo. Chez les 15-25 ans, le ratio atteint... neuf sur dix ! Rien d'étonnant quand on sait que la France est devenue un des pôles majeurs du jeu vidéo dans le monde, dans l'ombre des mastodontes du secteur que sont les États-Unis, le Japon ou plus récemment le Canada.

 

 

Le secteur emploierait directement plus de 25 000 personnes, générant un chiffre d'affaires cumulé de 4,5 milliards d'euros selon le syndicat national des jeux vidéo. Preuve de la bonne santé de l'industrie française, les récents rachats d'Arkane et Amplitude, deux fleurons français, par l'Américain Bethesda et le Japonais Sega.

 

 

 

Le savoir-faire français s'exporte

 

 

Ces ventes sont de "bonnes nouvelles" pour le jeu vidéo tricolore. Emmanuel Martin, directeur général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), organisateur de la Paris Games Week, le plus grand salon français dédié au jeu vidéo, explique : "Ils restent sous bannière tricolore et localisés en France. Ça montre la puissance des studios français, qui viennent se faire "chasser" par des grandes marques internationales. C'est gagnant-gagnant car Amplitude et Arkane vont continuer à réaliser leurs jeux en bénéficiant de la puissance et des moyens de Bethesda et Sega". Philippe Rapin, directeur général de Capital Games, dont la mission est de fédérer les acteurs du jeu vidéo, va dans le même sens.

 

 

"Pour accéder à de plus gros budget, c'est tentant de se laisser racheter. Les intérêts de Sega et Bethesda, c'est une forme de reconnaissance du savoir-faire tricolore. En France, le niveau d'exigence est élevé. Mais on n'est pas encore "à la pointe" comme les États-Unis, qui sont très en avance".

 

 

 

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"Un des meilleurs terrains pour la créativité"

 

 

Toutefois, la France progresse à une vitesse fulgurante. En 2014, plus de la moitié des structures développant des jeux avaient moins de cinq ans d'existence, signe que le secteur est en plein essor. Autre preuve : les chiffres d'affaires (CA) des studios tricolores ont connu une croissance à deux chiffres l'an dernier. Et la part de l'exportation prend une place grandissante : 41 % de leur CA en 2013, 42 % en 2014, 44 % en 2015. Et ça ne devrait pas s'arrêter. À l'aube de l'année 2016, plus de 650 projets de jeux étaient sur les rails, parmi lesquels 80 % de nouvelles propriétés intellectuelles.

 

 

Philippe Rapin estime que l'industrie française n'a pas encore atteint ses limites. "Elle a une capacité géniale à se réinventer en permanence, à créer de nouvelles pistes. Je ne vois pas pourquoi cela s'arrêterait. Au contraire, je crois que le jeu vidéo est sans doute, aujourd'hui, l'un des meilleurs terrains pour exprimer sa créativité".

 

 

Seul bémol, une vision pour l'instant limitée dans le temps. "Il nous manque une stratégie à long terme pour l'industrie de la créativité", regrette Philippe Rapin. Baptiste Marsal

 

 

 

Emmanuel Martin, directeur général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell)

 

 

 

"Le jeu vidéo est devenu une culture"

 

 

 

Pourquoi l'industrie du jeu vidéo marche-t-elle si bien en France ?

 

"Le meilleur moyen de permettre au public de s'approprier une nouvelle technologie, c'est par le jeu. On a la chance en France d'avoir d'excellents talents techniques et de grands créateurs. Cela donne une vraie "patte", une vraie identité française. Le pays possède une certaine culture des jeux vidéo : il y a toujours eu de bons créateurs, des écoles réputées dans le monde entier. On peut aussi compter sur un tissu extrêmement riche avec de grandes locomotives, que le monde entier regarde et de toutes petites entreprises hyper-créatives".

 

 

 

Comment ce secteur est-il devenu l'un des plus compétitifs du pays ?

 

"C'est un phénomène de génération. Aujourd'hui, 90 % des 15-25 ans jouent aux jeux vidéo. Grâce aux tablettes, aux smartphones et à la Wii, on a vu le grand public, les parents se mettre à jouer, donc ça change la vision des choses. Aujourd'hui, on a une vraie reconnaissance de cette culture qu'est devenu le jeu vidéo. Les métiers de cette industrie sont des métiers d'avenir, ils ont cette capacité à allier créativité artistique et nouvelles technologies. C'est un laboratoire de l'usage numérique".

 

 

 

La multiplication des supports rend-elle la tâche plus compliquée ?

 

"Console de salon, console portable, PC, smartphone ou tablette : les entreprises françaises travaillent sur tous ces supports. Si le marché du smartphone est très complexe, très difficile, c'est aussi le plus accessible. C'est l'idéal pour faire un premier jeu et ensuite s'essayer sur les plateformes de distribution digitale pour console ou PC". Propos recueillis par B.M.

 

 

 

 

L'e-sport et la réalité virtuelle, le tube du moment

 

 

De nombreux gamers ne jurent plus que par l'e-sport (ou sport électronique), qui fédère des millions d'internautes dans le monde.

 

 

Les fabricants de jeux vidéo n'ont pas laissé passer l'occasion de surfer sur ce nouvel eldorado. La Paris Games Week non plus. Pour la première fois, un hall entier est consacré cette année aux compétitions de jeu vidéo, soit pas moins de... 23 000 m2 sur les 80 000 réservés au salon ! Les visiteurs peuvent, par exemple, assister à des rencontres entre joueurs professionnels sur les jeux "League of Legends" ou "Fifa 17".

 

 

L'engouement est tel pour cette nouvelle discipline - dont la pratique a été reconnue officiellement par la loi pour une République numérique - qu'environ 4,5 millions de Français regardent régulièrement les compétitions à la télévision.

 

 

Mais le sport électronique n'est pas la seule mode cette année. La réalité virtuelle (VR) tient aussi le haut de l'affiche, notamment avec le casque PlayStation VR, commercialisé depuis peu pour la PlayStation 4 de Sony. Impossible à découvrir autrement qu'avec un casque sur la tête, la réalité virtuelle a attiré une foule de curieux.

 

 

Focalisés sur l'e-sport, la VR ou les derniers volets de "Call of Duty", "Battlefield" ou "Dishonored", très peu de visiteurs de la Paris Games Week se sont rendu compte que le troisième grand constructeur de jeux vidéo, Nintendo, n'était pas présent pour la 7e édition du salon. B.M.

 

 

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29/10/2016
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