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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du vendredi 3 février 2017

 

 

 

EUROPE - MANIFESTATIONS MONSTRES. CORRUPTION : LES ROUMAINS DANS LA RUE

 

 

Ils étaient des centaines de milliers de Roumains mercredi soir à protester contre la décision d'assouplir la législation anti-corruption. Mais le gouvernement compte bien camper sur ses positions.

 

 

Une mobilisation d'une telle ampleur dans les rues de la capitale roumaine, ça n'était pas arrivé depuis la chute du dictateur Nicolae Ceausescu en 1989 ! Mercredi soir, entre 200 000 et 300 000 personnes ont défilé à Bucarest et dans une quarantaine de villes du pays pour protester contre un décret d'urgence, dépénalisant plusieurs délits de corruption, adopté en catimini par le gouvernement dans la nuit du 31 janvier.

 

 

Très concrètement, cela implique que des politiques pourraient être mis à l'abri de certaines poursuites pénales. Dans ce contexte, beaucoup réclamaient la démission du gouvernement formé il y a à peine un mois par le parti social-démocrate (PSD). La majorité des manifestants disent craindre un retour en arrière...

 

 

Pourtant, dans ce pays pauvre, la lutte contre la corruption s'est intensifiée ces dernières années sous la pression de l'Union européenne et des magistrats offensifs. En Roumanie, le parquet anti-corruption (DNA) est l'institution qui bénéficie du plus fort taux de confiance après l'Église orthodoxe et l'armée. 95 % des Roumains souhaitaient, avant les élections de décembre, que la lutte contre la corruption, fléau endémique, soit une priorité du futur gouvernement.

 

 

 

Retirer cette révision ? "Non"

 

Hier, Sorin Grindeanu, Premier ministre, interrogé à l'issue d'une réunion de son parti (PSD) sur l'hypothèse d'un retrait de cette révision pénale, a répondu "non". "Nous avons pris une décision au sein du gouvernement et nous allons de l'avant". À ses côtés, le chef du PSD, Liviu Dragnea, a dénoncé "une tentative de déstabiliser le gouvernement par des moyens plus ou moins légaux", mettant en cause "une campagne de mensonges et de désinformation".

 

 

Il a accusé le chef de l'État, le président du centre droit Klaus Iohannis, avec lequel le gouvernement est en guerre ouverte, d'être "l'auteur moral des violences" qui ont émaillé la fin de la manifestation entre des groupes isolés et les forces de l'ordre.

 

 

 

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Première démission

 

Mercredi l'exécutif avait justifié sa réforme par la nécessité de désengorger les prisons et de mettre en conformité le code pénal dont une soixantaine d'articles ont été invalidés par la Cour constitutionnelle.

 

 

Mais des fissures ont commencé à apparaître. Le ministre des Milieux d'affaires, du Commerce et de l'Entrepreneuriat a démissionné, critiquant "l'erreur" du pouvoir. Le ministre de la Justice, Florin Lordache, a affirmé lui qu'il ne démissionnerait pas. Mais il va déléguer ses pouvoir à un adjoint pour une semaine.

 

 

La Commission européenne et plusieurs ambassades occidentales ont exprimé leur préoccupation devant ce décret qui anéanti les progrès réalisés par les Roumains dans cette lutte contre la corruption.

 



05/02/2017
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