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L'AIR DU TEMPS

Le Progrès du vendredi 28 juillet 2017

 

 
 
    ITALIE - ENVIRONNEMENT. FACE À UNE SÉCHERESSE HISTORIQUE, ROME
        RATIONNE L'EAU COURANTE

 

 

 

Dès aujourd'hui, un million et demi de romains devraient voir, à tour de rôle, leurs robinets coupés, pendant huit heures par jour.

 

 

Sauf solution miracle de dernière minute, c'est en principe aujourd'hui que sera appliqué à Rome le rationnement de l'eau. Un million et demi de Romains verront en effet à tour de rôle leurs robines coupés, et ce pendant huit heures par jour. Un comble en 2017 pour une cité qui depuis trois mille ans a bâti sa puissance sur sa capacité à gérer l'eau en construisant aqueducs, thermes, bains publics et fontaines, à Rome, mais aussi partout où l'empire romain s'est étendu.

 

 

 

Les deux tiers du pays à sec

 

L'eau n'a jamais été un problème ici, mais depuis bientôt dix mois, il ne pleut plus sur la Lazio et d'une manière générale sur une grande partie de l'Italie. Les deux tiers du pays sont à secs et une dizaine de régions ont demandé l'état de catastrophe naturelle. On estime déjà à deux milliards d'euros l'impact de la sécheresse sur l'agriculture, sans parler des incendies qui prolifèrent à quelques kilomètres seulement de la capitale. Ajouté à cela un réseau hydrographique désastreux qui en raison de l'âge de ses artères laisse fuir dans les sous-sols 45 litres sur 100 prélevés à la source ; on comprend que la situation a largement dépassé le cap d'être seulement préoccupante.

 

 

Comme toujours en cas de pénurie, Rome trouve des ressources en pompant dans le très touristique lac de Bracciano, situé à une trentaine de kilomètres au nord. Mais à son tour, celui-ci manque d'eau, au point que l'on compte plus les pédalos échoués sur les bancs de sable. Le seuil limite de 161,90 m au-dessus du niveau de la mer, son point zéro hydrométrique, a été atteint. L'Acea, organisme de gestion des des eaux publiques, sous la pression des communes avoisinantes, a d'ailleurs interdit les prélèvements dans le lac à partir d'aujourd'hui. On a même organisé des rondes de carabinieri pour prévenir les détournements sauvages de l'eau.

 

 

 

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Bras de fer politique

 

Sur le plan politique, on assiste à un bras de fer entre les différentes parties du puzzle ; la présidence de la région, celle de l'Acea, les maires des petites communes et Virginia Raggi, la maire de Rome, qui n'avait pas besoin de cela pour sceller son impopularité. Élue il y a un an par 70 % des Romains, elle est désapprouvée aujourd'hui par le même nombre. "Il est inacceptable qu'un million et demi de citoyens restent sans eau", dit-elle.

 

 

Le Parti démocrate vient de lui rappeler qu'au lieu de décréter pour une économie minime la fermeture progressive de 2 500 "nasoni", petites fontaines historiques qui distribuent l'eau dans Rome, elle aurait mieux fait de restaurer les 5 400 km de tuyauterie souterraine.

 

 

Les solutions à court terme ne sont pas légion ; la possibilité de prélever davantage sur les neuf aqueducs qui entourent la ville est envisagée, mais les cités voisines protestent. L'avenir semble donc assez sombre pour les prochains mois, d'autant que la météo italienne ne prévoit pas de pluies notoires avant la fin de l'été, d'ici à octobre. En attendant, et pour montrer qu'il ne reste pas indifférent aux malheurs des romains, le Vatican a décidé, par soucis d'économie, de fermer toutes ses fontaines. Une goutte d'eau qui, malheureusement, ne fera pas déborder le vase... Correspondance à Rome Pierre Sled

 

 

 

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29/07/2017
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