le Progrès du vendredi 14 avril 2017
Le président Bachar al-Assad a accusé les Occidentaux d'avoir "monté toute l'histoire" de l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun, le 4 avril. Dans le camp opposé, on accumule les indices laissant à penser à un raid délibéré du régime.
■ Bachar pointe l'Occident
Neuf jours après l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun, qui a fait 87 victimes et plus de 550 blessés selon la direction de la santé de la province d'Idleb, Bachar al-Assad contre-attaque. Dans un entretien accordé à l'AFP, le président syrien dédouane son régime et son armée de toute responsabilité.
D'abord logistique : "En 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal (chimique)". Alors même que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques avait mis en cause à deux reprises le régime syrien dans les attaques de ce type après 2013. Mais Bachar al-Assad maintient qu'aucun "ordre n'a été donné de déclencher une attaque" et pointe carrément les pays qui lui sont hostiles du doigt : "Notre impression est que l'Occident, principalement les États-Unis, est complice des terroristes et qu'il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte. Il s'agit pour nous d'une fabrication à 100 %". Et l'autocrate de douter de la véracité des documents utilisés pour condamner l'attaque : "Nous ne savons pas si toutes les photos ou les images vidéos sont vraies ou truquées".
■ Des propos à l'épreuve des faits
Pourtant, dans le camp d'en face, on commence à réunir des informations qui permettent de douter de la version syrienne défendue par Moscou et Damas, celle d'un massacre causé par une frappe ciblant un dépôt d'armes chimiques du Front Al-Nosra (Al Qaida), menée par le régime le 4 avril vers 11 h 30.
Une version est mise à mal par deux éléments. D'abord, les réseaux d'alerte aérienne ont bien repéré un Sukhoi 22 de l'armée syrienne décoller de l'aéroport militaire Chayrat (visé par l'armée US le 6 avril) peu avant 6 h 30. Et les premières vidéos de victimes gisant à Khan Cheikhour apparaissent sur Youtube trois heures avant le supposé raid syrien contre l'entrepôt chimique. Secundo, un journaliste du Guardian parti sur place a pu constater que le fameux entrepôt chimique n'était rien d'autre que des silos à grains, bombardés bien avant le 4 avril.
Enfin, le Pentagone a dit détenir la preuve ultime de l'implication de Damas, dans la nuit de mercredi à jeudi, lors d'un briefing à quelques journalistes triés sur le volet, comme l'expert défense de CNN. Selon leur compte rendu, le renseignement électromagnétique américain a permis, à partir des plans de vol des avions dans la zone, d'extraire des échanges radio entre les pilotes de deux avions syriens, et surtout, des spécialistes des armes chimiques. Les conversations relevées font en effet état de procédures utilisées uniquement pour les frappes chimiques.
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