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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 16 août 2017

 

 
 
    L'OPPOSITION ENCORE EN CONVALESCENCE

 

 

 

ÉTAT DES LIEUX DES AUTRES PARTIS APRÈS LES 100 PREMIERS JOURS DE LA PRÉSIDENCE MACRON

 

 

De la folle période électorale du printemps, les partis battus sont sortis exsangues. Pour beaucoup, la refondation passe par un congrès Mais dans l'intervalle ils peinent à s'opposer efficacement au nouvel exécutif.

 

 

"J'dynamite... j'disperse... j'ventile..." En fin connaisseur des dialogues de Michel Audiard, le président Macron e murmure peut-être à voix basse ces fameuses répliques tandis qu'il constate le champ de ruines de l'opposition. Face à lui, le désert. Une kyrielle de partis lessivés, incapables de contester efficacement les premiers chantiers lancés par son gouvernement. "Le vieux système politique, il est par terre, ces grands partis centralisés, parisiens... Et personne ne s'en plaint vraiment", a résumé Xavier Bertrand (Les Républicains), le patron de la région Hauts-de-France.

 

 

 

Trouver l'alternance

 

Les vieux partis sont peut-être morts, mais ils sont bien décidés à s'en remettre. "Nous avons subi une lourde défaite, il faut un temps de reconstruction, mais nous avons une histoire et un socle idéologique solides", assure Eric Ciotti, l'un des 100 députés LR.

 

 

Orphelin de ses têtes d'affiche - Sarkozy s'ennuie, Juppé boude et Fillon a disparu - LR se cherche un nouveau visage. "Le futur président des Républicains doit être celui qui incarne une nouvelle forme d'espérance", souhaite Eric Ciotti. L'élection aura lieu le 10 décembre prochain. Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, semble être le mieux placé.

 

 

 

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Le pari de la rue

 

À la France insoumise, pas de problème de leadership. Bougon après la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon revit à l'Assemblée nationale. Ses députés de la France insoumise ne sont que 17, mais ils sont de loin les plus remuants. Adrien Quatennens et François Ruffin sont deux des révélations du nouvel hémicycle.

 

 

Maintenant, Jean-Luc Mélenchon veut l'extension du domaine de l'opposition. En appeler à la rue pour faire tomber le "coup d'État social" qu'est le projet de loi Travail voulu par le gouvernement. Rendez-vous est pris pour le 23 septembre prochain.

 

 

 

La recherche d'un nouveau cap

 

Si la France insoumise est si gaillarde, c'est qu'elle profite de l'apathie de ses concurrents de gauche. Plus personne n'a de nouvelles d'Europe Ecologie-Les Verts et le Parti communiste n'en finit plus de s'étioler.

 

 

Reste le cas du Parti socialiste (PS). Le PS avait 279 députés, il lui en reste 31. Ratiboisé sur sa droite - les vallsistes ont rejoint Macron - comme sur sa gauche - Hamon  lancé son "mouvement du 1er juillet" - le PS va tenter de se réinventer. Rachid Temal, membre de la direction collégiale provisoire, explique : "On doit faire preuve d'humilité après nos défaites. À nous de nous réarmer idéologiquement et de revenir avec un projet politique fondateur". Une "feuille de route" doit être présentée fin août. Elle prévoit des assises ouvertes à tous les sympathisants avant la fin de l'année, puis un congrès début 2018.

 

 

Dans la catégorie de ceux qui sont muets car à la recherche d'un nouveau cap, il y aussi le Front national. Depuis le semi-échec de la présidentielle, puis l'échec des législatives (huit députés élus, pas de groupe) souverainistes et identitaires s'affrontent. Marine Le Pen n'est plus intouchable et le vice-président, Florian Philippot, concentre tous les griefs. Là encore, ce sac de noeuds sera tranché en mars 2018.  Lors d'un congrès, évidemment.

 

 

Dans l'intervalle de ces grands rendez-vous annoncés, Emmanuel Macron peut compter sur la persistance du grand flou actuel. Mais, observateur avisé, le président de la République sait que le répit ne durera pas au-delà de ces quelques mois. La politique a horreur du vide. Ryad Benaidji

 

 

 

LA TENTATION DE FAIRE TABLE RASE DU PASSÉ

 

Le Parti socialiste, le Front national et les Républicains sont en pleine refondation après leur revers électoraux qui les poussent à vouloir faire table rase du passé. Au PS, le débat fait rage sur la vente du siège de la rue de Solférino. Le parti doit trouver des économies car sa dotation publique va tomber de 25 à 7 millions d'euros par an après ses résultats catastrophiques aux législatives. Mais au-delà de l'enjeu financier, l'hôte particulier des beaux quartiers parisiens est surtout devenu un symbole encombrant pour un parti qui doit absolument retrouver une assise populaire.

 

 

Le changement de nom n'est plus un tabou non plus au PS. "À partir du moment où vous changez, vous changez tout. Il faudra marquer une nouvelle époque", expliquait Jean-Christophe Cambadélis lorsqu'il était encore premier secrétaire. La question du nom et de l'avenir de Solférino sera abordée par la nouvelle direction collégiale en septembre et soumise aux militants. Les députés PS, eux, se sont déjà rebaptisés "Nouvelle gauche".

 

 

 

Le FN et LR également au pied du mur

 

En pleine tourmente après l'échec de Marine Le Pen à la présidentielle et l'élection de huit députés seulement, le Front national envisage aussi de changer de nom pour se débarrasser une fois pour toutes de l'héritage de Jean-Marie Le Pen alors que le parti est menacé d'éclatement.

 

 

Les Républicains sont eux aussi au pied du mur. Les adhérents et anciens militants ont été invités à remplir un questionnaire en fore de droit d'inventaire. Sans cet examen de conscience, la reconstruction de la droite risque d'échapper à un parti qui doit trouver autre chose qu'un nouveau nom pour se rénover car le sien date de deux ans à peine. L.C.

 

 

 

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18/08/2017
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