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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mardi 28 juin 2016

 

 

UNION EUROPÉENNE - APRÈS BREXIT. LONDRES PAS PRESSÉ DE QUITTER LES 28

 

 

Outre-Manche, les responsables anti et pro Brexit cherchent à tempérer et à gagner du temps. Les 27 ont du mal à s'organiser pour trouver une position commune face au Royaume-Uni et faire valoir leurs conditions.

 

 

 

C

omment mettre en oeuvre le "Brexit" ? Quatre jours après le choc, le Royaume-Uni et l'Union Européenne semblent à la peine pour concrétiser la sortie souhaitée par 52 % des électeurs britanniques. Réunis hier à Berlin, l'Allemagne Angela Merkel, le Français François Hollande, et l'Italien Matteo Renzi ont dit vouloir soumettre une "nouvelle impulsion" du projet européen à leurs partenaires.

 

 

Mais les propositions autours de trois priorités (sécurité, défense, économie et jeunesse) sont encore floues, et les dirigeants européens divergent sur l'attitude à opposer aux Britanniques. Paris et Bruxelles veulent aller "le plus vite possible" dans la rupture. Berlin freine. Dans l'immédiat, toute négociation avec le Royaume-Uni est exclue tant que la demande de sortie de l'UE n'aura pas été formalisée par Londres.

 

 

 

Londres traîne les pieds

 

Or, ce dernier entend prendre son temps pour déclencher l'article 50 du Traité de Lisbonne qui permet de quitter l'Union. À Londres le mot d'ordre semblait "Wait and see". Qui vivra verra. "Nous devons déterminer le genre de relation que nous voulons désormais avoir avec l'UE", a déclaré hier David Cameron, précisant à nouveau qu'il incombera à son successeur de décider. Il devrait être connu le 2 septembre au plus tard, a précisé hier le Parti conservateur.

 

 

De son côté, Boris Johson, virulent partisan du "Leave" ("Partir") et prétendant au poste de Premier ministre, a réaffirmé que la sortie "n'interviendra pas dans la précipitation". Très conciliant depuis vendredi, l'ex-maire de Londres a appelé les pro-Brexit à "construire des ponts" avec ceux du "Remain" ("rester"). En attendant, un département spécial sera créé au sein du gouvernement pour gérer le dossier ! Mais la crise politique gagne aussi l'opposition travailliste : son leader, Jeremy Corbyn, accusé de ne pas en avoir fait assez pendant la campagne en faveur du maintien, pourrait à son tour être contraint à la démission.

 

 

 

"Exit" le triple AAA

 

Sur les marchés, le Royaume-Uni perd son AAA, la meilleure note possible. Prévoyant "un contexte politique moins prévisible, moins stable et moins efficace", l'agence de notation Standard an Poor's n'a, elle, pas tardé pour dégrader de deux crans la note de la dette à AA. Cette notation, assortie d'une perspective négative, ne va pas rassurer les bourses de nouveau en baisse hier.

 

 

Principaux perdants de cette déprime des marchés : les retraités... britanniques détenteurs de fonds de pension qui ont voté à 69 % pour le Brexit ! Outres les banques, plusieurs secteurs de l'économie (automobile, immobilier, transport aérien, agriculture...) pourraient être fragilisés, prévoient les experts, qui commencent à chiffrer le coût de la sortie. "Les investisseurs attendent de savoir quel sera le plan de route et si les Britanniques vont collaborer ou si le divorce sera douloureux, analyse Andrea Tuéni de Saxo Banque. C'est la grande question. Or pour le moment la réponse reste floue".

 

 

Dans ce contexte de crise et d'incertitudes, le camp des mécontents du résultat gagne du terrain Outre-Manche : la pétition pour un deuxième référendum approchait hier les 4 millions de signatures. Certains rappellent que le Parlement aura de toute façon le dernier mot et n'est pas obligé de suivre le vote du référendum, surtout si le Parlement écossais refuse au préalable. Raison de plus pour rendre son temps.

 

 



29/06/2016
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