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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 22 mai 2017

 

 
 
    TRUMP ENTERRE LA DIPLOMATIE OBAMA

 

 

 

MOYEN-ORIENT - EN ARABIE SAOUDITE

 

 

Le nouveau président américain Donald Trump réoriente la politique étrangère des États-Unis, et choisit son camp : se rapprocher du monde sunnite, en faisant des affaires, et cibler l'Iran chiite.

 

 

"Un grand moment dans l'Histoire", ou "le début de la paix au Moyen Orient et même dans le monde entier". Pas moins. Voilà comment Donald Trump a lui-même jugé de l'importance de son discours hier à Ryad, devant trente-sept dirigeants de nations musulmanes dont le roi Ben Salman d'Arabie saoudite. Il s'est déclaré porteur d'un message "d'amitié, d'espoir et d'amour" à l'endroit du  monde musulman. Quel contraste avec le candidat républicain en campagne, martelant régulièrement "l'islam nous déteste". Trump inaugure en tout cas un changement de cap radical par rapport à son prédécesseur Barack Obama.

 

 

 

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■ La main tendue et le business

 

Les accords économiques de la veille avec le royaume whhabite, à hauteur de 400 milliards de dollars et avec la promesse de "création de centaines de milliers d'emplois dans les deux pays", sont "des bonnes nouvelles", a encore affirmé Donald Trump, brossant le portrait d'un pays "grand et gentil". Il prône "une vision pacifique" tout en signant essentiellement des contrats d'achat de matériel militaire... Il n'a pas fait référence aux droits de l'Homme, mais a toutefois souligné l'ouverture faite aux femmes saoudiennes. Il a dit s'inscrire dans la lignée du président américain Franklin Delano Roosevelt (1882-1945) qui a initié ces relations avec la pétromonarchie. "Renforcer les alliances", "tendre la main", doivent conduire à "un avenir d'espérance", selon l'hôte de la Maison Blanche, qui a employé hier des accents religieux. L'Arabie Saoudite, qui a beaucoup souffert de la chute des prix du brut, voit sans doute aussi d'un bon oeil ce président qui veut remettre sur le tapis l'exploitation des énergies fossiles.

 

 

■ La lutte contre le terrorisme

 

"C'est une bataille entre le bien et le mal", a jugé Trump, exhortant les pays musulmans à n'offrir aucun "refuge aux terroristes". Point sans doute apprécié de ses interlocuteurs, il a souligné que les pays musulmans payaient "le tribut le plus cher", avec "95 % des victimes et des désastres humanitaires". Il y a même du concret, qui pourrait laisser pantois : la création, en Arabie Saoudite même - pays qui a laissé prospérer les radicaux - d'un "centre mondial pour combattre l'idéologie extrémiste".

 

■ L'Iran, le grand Satan

 

Après le réchauffement initié par Barack Obama, les accords sur le nucléaire, et l'élection du modéré Hassan Rohani salué la veille en Iran, tous les signaux pourraient être au vert. C'est l'effet inverse qui pourrait se produire, avec un durcissement probable des relations entre Washington et Téhéran.  Donald Trump n'a cessé hier de critiquer l'Iran, "soutien de Bachar al-Assad", appelant même tous les pays présents à s'unir contre le grand rival chiite des sunnites de Ryad au Moyen-Orient. Il réoriente la politique étrangère américaine en faveur des pays du Golfe. Les pays européens, dont la France, qui s'étaient rapprochés d'eux cette dernière décennie, en feront-ils les frais ? Xavier Frère

 

 

Israël, une autre visite hautement symbolique

 

Attendu aujourd'hui et demain à Jérusalem et Bethléem, en Cisjordanie occupée, Donald Trump peut-il être l'homme de la situation pour résoudre un conflit israélo-palestinien, vieux d'un demi-siècle ? Pour sa longue tournée hors des États-Unis, il a rappelé hier à Ryad qu'il visiterait successivement "les lieux des trois fois abrahamiques". Les dernières négociations de paix, sous les auspices des États-Unis, ont capoté en 2014. Entre Israël et le Hamas islamiste, qui gouverne la bande de Gaza, les violences persistent. L'homme d'affaires devenu président semble s'être éloigné, depuis son élection, de la solution à deux États, souhaitée par la communauté internationale.

 

 

Si sa présence sera symbolique, comme au mur des Lamentations, où aucun président américain en exercice ne s'est jamais rendu, l'impact politique de cette visite devrait être mesuré, a déjà anticipé la Maison Blanche. Il se contentera sans doute de rappeler les nécessaires efforts de paix, tout en restant évasif sur la gênante question de la colonisation, et du statut de l'ambassade des États-Unis qu'il avait dit vouloir déménager de Tel-Aviv à Jérusalem. Il doit prendre une décision avant début juin à ce sujet. X.F.

 



24/05/2017
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