www.l-air-du-temps-de-chantal.com

L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 17 avril 2017

 

 
 
    TURQUIE - RÉFÉRENDUM. ERDOGAN OBTIENT UN PETIT "OUI", CONTESTÉ
    PAR L'OPPOSITION

 

 

 

Les électeurs turcs ont dit oui à 51 % au renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan qui souhaite déjà organiser un référendum sur le rétablissement de la peine de mort. Une courte victoire contestée par l'opposition.

 

 

Recep Tayyip Erdogan, 63 ans, recherchait un plébiscite. Toutefois, selon les résultats diffusés par l'agence de presse progouvernementale Anadolu, le "oui" n'a recueilli que 51,35 % des suffrages dimanche.

 

 

Dans un discours télévisé, le chef de l'État a salué une "décision historique" du peuple turc et appelé les pays étrangers à "respecter" le résultat du scrutin.

 

 

Peu après, il a évoqué la possibilité d'organiser un nouveau référendum, cette fois-ci sur le rétablissement de la peine capitale, une initiative qui sonnerait le glas du processus d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne.

 

 

 

Une victoire contestée

 

Les deux principaux partis de l'opposition, le CHP et le HDP (pro-kurde), ont dénoncé des "manipulations" au cours du référendum et annoncé qu'ils feraient appel du résultat.

 

 

Ils fustigent notamment une mesure annoncée à la dernière minute par le Haut-Conseil électoral turc (YSK) considérant comme valides les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote dans lequel ils ont été glissés dans l'urne.

 

 

En dépit de la victoire annoncée du "oui" dans l'ensemble du pays, le camp du "non" l'a emporté dans les trois principales villes, Istanbul, Ankara et Izmir. Les régions peuplées en majorité de Kurdes du sud-est ont massivement fait de même.

 

 

À Ankara, des partisans de l'AKP, le parti du président, ont laissé éclater leur joie même s'ils s'attendaient à une plus large victoire. "On attendait plus, mais je suis heureuse", clame Yadigar Boztepe, une jeune femme tenant un drapeau turc à la main. "Ce résultat montre qu'une partie du pays ne veut pas rendre le pays plus fort et a une mentalité européenne, l'autre partie ce sont des vrais Anatoliens", a renchéri un autre supporteur, Mustafa Umit Unsal.

 

 

 

Opposition muselée

 

La révision constitutionnelle, sujet du référendum, prévoit en particulier l'abolition du poste de Premier ministre au profit d'un hyper-président, alors qu'Erdogan est déjà accusé d'autoritarisme par ses détracteurs.

 

 

Si sa victoire devait être officiellement confirmée, le président turc, qui a échappé à une tentative de putsch le 15 juillet, disposerait non seulement de pouvoirs considérablement renforcés, mais pourrait en théorie rester à la tête de l'État jusqu'en 2029.

 

 

Le gouvernement présente cette révision constitutionnelle comme indispensable pour assurer la stabilité de la Turquie et lui permettre de faire face aux défis sécuritaires et économiques. Mais l'opposition dénonce la dérive autoritaire d'un homme qu'elle accuse de chercher à museler toute voix critique, surtout depuis le coup d'État avorté. L'opposition et les ONG ont déploré une campagne inéquitable, avec une nette prédominance du "oui" dans les rues et les médias.

 



20/04/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres