www.l-air-du-temps-de-chantal.com

L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 13 mars 2017

 

 

 

SOCIÉTÉ - DRIVE, VENTES FLASH, CALL CENTERS... VENTE DE DROGUE : LES TEMPS ONT CHANGÉ

 

 

Les trafiquants se rapprochent au plus près des clients pour vendre des stupéfiants et ont davantage recours au marketing, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT).

 

 

Avant, les clients venaient acheter de la drogue dans certains quartiers identifiés. Aujourd'hui, c'est la drogue qui va à eux. L'explosion de la violence dans les principaux lieux de trafic, à coup de règlements de comptes, a changé la donne, selon la dernière publication de l'Observatoire des drogues et toxicomanies (OFDT) sur les tendances du "marché". Les usagers de stupéfiants hésitent à s'aventurer dans ces quartiers, d'autant que depuis l'état d'urgence la présence policière est plus importante dans l'espace public. Face à cette nouvelle donne, les dealers se sont adaptés.

 

 

 

■ Cocaïne Call centers

 

Depuis trois ans, le téléphone portable joue un rôle clé dans le commerce de drogue. "Le démantèlement de points de vente a poussé les dealers à aller à la rencontre des clients en prenant contact par SMS. Dans la région parisienne, ce phénomène a pris la forme de "cocaïne call centers" où les commandes s'effectuent par SMS et sont honorées par des livreurs à domicile", note l'OFDT. Avec un système de cloisonnement : le client contacte le commanditaire qui charge de la livraison des coursiers qui changent régulièrement et dont le consommateur n'a pas les coordonnées. Ce trafic s'est étendu de la cocaïne à d'autres substances : MDMA (principe actif de l'ecstasy), herbe de cannabis ou encore le crack à Paris.

 

 

 

■ Drive

 

Les dealers s'inspirent également de la grande distribution avec le "drive" : "Ce sont des emplacements en général adossés à une cité où les clients peuvent s'approvisionner sans sortir de leur véhicule. La transaction semble plus sécurisée aux yeux des usagers, et cette organisation permet aux trafiquants des cités de garder leur clientèle".

 

 

 

■ Promotion par SMS

 

Les trafiquants n'hésitent plus à faire appel au marketing. Outre des SMS de relance, ils ont recours à des annonces de promotion par textos à leurs clients. L'OFDT cite quelques exemples : "Jusqu'à minuit, 1 gramme blanc acheté, 0,2 gramme offert ; 1 gramme brun acheté, 0,5 gramme offert" ou encore "60 € le gramme et 70 € les 2 grammes".

 

 

 

 

■ Le côté obscur d'internet

 

Le recours au "dark web" (internet parallèle fonctionnant sur le mode d'anonymat et hébergeant des activités illégales) progresse aussi. Le développement de commandes de drogues illicites par ce biais reste cependant réservé à une partie limitée de la population toxicomane, car elle implique "non seulement de planifier sa consommation à l'avance mais également du matériel informatique et un minimum de connaissances pour accéder aux sites de ventes, réaliser la transaction et se protéger des risques d'escroqueries", note l'OFDT. Élodie Bécu

 

 

 

 

Le cannabis légal fait un tabac en Suisse

 

Depuis quelques mois, les bureaux de tabac en Suisse proposent du cannabis en vente libre. Pourtant, le pays n'a pas dépénalisé cette drogue. Le cannabis proposé par les buralistes suisses est autorisé car il contient mois de 1 % de THC (tétrhydrocannabinol), la molécule responsable de l'effet psychotrope et addictif. Par contre, il est riche en cannabidiol, connu pour les vertus relaxantes et médicales. Le cannabis légal fait un tabac depuis 2016 à Bâle et en Suisse alémanique, et à Genève et en Suisse romande où il est en vente depuis trois semaines.

 

 

Les buralistes sont régulièrement en rupture de stock malgré un prix élevé (62,50 francs suisses - 58 € - les 5 grammes). Il est parfois aussi cher que le cannabis vendu au marché noir avec un taux de THC très supérieur. Mais certains consommateurs l'apprécient justement parce qu'ils ne cherchent pas "la défonce". Le cannabis légal n'existe pas en France, où le taux autorisé de THC ne peut pas dépasser 0,2 %. L.C.

 

 

 

 

Overdoses : de la rue à la maison

 

Il y a 25 ans, elles mouraient dans la rue. Aujourd'hui, de plus en plus de victimes de surdose de drogue sont retrouvées à leur domicile, chez des usagers souvent bien insérés socialement, et pas forcément consommateurs réguliers. En 2016, le groupe "surdose" de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire a été appelé sur 25 cas de morts à domicile par overdose à Paris, soit deux fois plus qu'en 2014.

 

 

Selon l'OFDT, 243 personnes sont mortes d'overdose en France en 2014, dont plus de la moitié (55 %) d'une surconsommation d'opiacés. Et ces chiffres sont globalement sous-estimés, selon les associations d'usagers de drogues. La semaine dernière, un lycéen scolarisé en classe de 1ère à Dinan (Côtes-d'Armor) est mort d'une surdose de morphine dans son internat. Selon l'enquête, "des patchs de morphine circulaient dans le lycée, pas 50, mais 2 ou 3. C'est la première fois que l'on voit cela", a expliqué la procureure de la République, alors que ces patchs sont disponibles uniquement sur prescription médicale et classés dans la catégorie des stupéfiants.

 



15/03/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres