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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 21 janvier 2016

 

 

 

ECONOMIE - Les plus grands dirigeants du monde réunis à Davos (Suisse). Face au risque de crise, états d'urgence sur la planète. C'est grave, docteur ? La question domine le Forum économique mondial de Davos, alors que la Banque européenne doit confirmer aujourd'hui une politique monétaire qui inquiète... "Nous sommes dans un monde où nous ne sommes pas sûrs de la vraie valeur d'un actif" : la complainte du gouverneur de la banque centrale italienne, Raghuran Rajan, a donné le ton hier à Davos d'une planète économique tourneboulée, inquiète, sans repères.

 

 

 

 

C'est que l'année a commencé sur un coup de tonnerre en Chine : le lundi 4 janvier, les bourses de Shanghaï et Shenzhen devaient fermer pour éviter une chute trop brutale des cours. Depuis, la perturbation a fait le tour du monde, provoquant hier encore un plongeon de la bourse de Paris à -3,45 % en clôture.

 

 

 

 

 

Croissance ralentie

 

L'invité le plus attendu de Davos est donc le vice-président chinois Li Yuanchao. Il devra donc redonner confiance dans la deuxième puissance économique de la planète, dont le ralentissement (à plus de 6 % de croissance, quand même) freine le monde entier.

 

 

 

 

Le FMI (Fonds monétaire international) de Christine Lagarde, évidemment présente dans la très chic station des Grisons, en a tiré les leçons : ses dernières prévisions revoient la croissance mondiale en baisse à 3,4 %. Un rythme insuffisant, a commenté le patron du Forum économique Klaus Schwab, pour contenir les tensions sociales sur la planète.

 

 

 

 

 

L'inquiétude du prix Nobel

 

Mario Draghi, le président de la BCE (Banque centrale européenne), est également très attendu à Davos, où il arrive demain, après la réunion aujourd'hui du conseil de la BCE. Loué naguère en sauveur, il est désormais critiqué, et pour les mêmes raisons : avoir fait tourner la planche à billets afin de soutenir les marchés dans la crise, puis tenter de relancer les économies. Le problème est que, malgré le taux les plus bas jamais vus, la croissance patine, avec une inflation en zone euro tombée à 0,2 %.

 

 

 

 

Pire, l'inquiétude monte sur l'instabilité créée par ces masses d'argent en circulation. Elles "génèrent des bulles et risquent de préparer le chemin menant à la prochaine crise", a menacé récemment le prix Nobel d'économie Jean Tirole. Davos s'attend à quelques vifs échanges sur le sujet, notamment avec le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble, en scène aujourd'hui avec Manuel Valls.

 

 

 

 

 

Menace sur les pays pétroliers

 

Le tableau ne serait pas complet sans une crise de l'énergie : avec la chute du prix du pétrole, le monde encaisse "la baisse la plus forte de l'histoire" des investissements pétroliers, constatait hier le patron de l'AIE (Agence internationale de l'énergie). Un autre facteur de freinage de l'économie mondiale, mais aussi, et peut-être surtout, de déstabilisation des grands pays producteurs (Russie, Algérie, Nigeria...). Cela dit, la météo promettait hier soir du soleil sur Davos. Francis Brochet

 

 

 

 

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MAUVAIS SIGNES

 

 

 

 

1 - Chute des bourses

 

Nouvelle plongée des Bourses hier en raison de la crise pétrolière qui succède aux doutes sur la croissance chinoise. Paris a clôturé avec une perte de 3,45 %, Milan de 5% plombé par les valeurs bancaires. Depuis le début de l'année, le CAC 40, indice de la Bourse de Paris a dévissé de 10 %. Wall street ne va guère mieux.

 

 

 

 

 

2 - Matières premières en baisse

 

Si la baisse du prix du baril est la plus visible, celles du charbon, des céréales, des minerais ruinent des investisseurs potentiels et détruisent des emplois sur tous les continents. L'Australie par exemple va afficher une croissance inférieure à 1 %, le Brésil ne redresse pas la tête.

 

 

 

 

 

3 - Incertitudes géopolitiques

 

La menace terroriste, les tensions entre pays chiites et sunnites au Moyen-Orient déstabilisent l'économie et les gouvernements de nombreux pays, privés de recettes touristiques, d'investissements étrangers et de leurs propres élites qui fuient à l'étranger.

 

 

 

 

 

4 - Baisse des commandes publiques

 

Beaucoup de pays endettés ont ralenti les efforts d'équipement et les investissements, ce qui a incité les entreprises dépendantes de ces commandes à la prudence et de fait augmenter le chômage. D'où le risque social.

 

 

 

 

"J'ai un espoir modéré... L'environnement est très fragile. Et une croissance de 3 % est trop faible pour résoudre les grands problèmes sociaux de la planète". Klaus Schwab, fondateur du Forum de Davos "Les Echos"

 

 

 

 

 

30 % La part de la richesse mondiale constituée par l'argent que les banques centrales (Etats-Unis, Europe, Japon...) ont injecté dans l'économie pour soutenir les marchés financiers après la crise de 2008, puis relancer la croissance. Cette part était de 6 % avant la crise.

 

 

 

 

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21/01/2016
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