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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 20 avril 2017

 

 
 
     AMÉRIQUE DU SUD - TENSION DANS LE PAYS. VENEZUELA : L'ÉPREUVE DE
     FORCE

 

 

 

Opposants et partisans au président Maduro mesuraient leurs forces hier, dans les rues de Caracas. Un adolescent et une jeune femme blessés par balle, sont décédés.

 

 

Ça passe ou ça casse ? La sixième mobilisation de l'opposition au président vénézuélien Nicolas Maduro, organisée depuis le début du mois, se voulait hier "la mère de toutes les manifestations". Dans Caracas, des milliers de manifestants, vêtus de blanc, avaient bien l'intention de parvenir jusqu'au bureaux du Défenseur du peuple dans le centre de la capitale, considérés comme un bastion chaviste.

 

 

"Il faut sortir de cette dictature. Nous sommes fatigués, nous voulons des élections pour que Maduro s'en aille du pouvoir, car il a détruit le pays. Je n'ai pas peur !", confiait l'une des participants au défilé contre le gouvernement, une secrétaire de 54 ans, brandissant  le drapeau jaune, bleuet rouge du Venezuela. L'opposition exige des élections anticipées et le respect du Parlement, la seule institution qu'elle contrôle.

 

 

Mais les autorités avaient prévenu qu'elles ne laisseraient pas les antichavistes (Du nom de Hugo Chavez, président du Venezuela de 1999 à son décès en 2013) aller jusqu'à cette zone où était prévu l'autre défilé, celui des partisans de Maduro. Lors des précédentes protestations, ce sont justement les tentatives des forces de l'ordre pour bloquer le passage des manifestants qui avaient dégénéré en violences.

 

 

 

Des morts, des blessés et des arrestations

 

Et hier, le pire n'a pas été évité. Un manifestant de 17 ans, blessé par balle à la tête, a succombé à ses blessures. Une jeune femme a elle aussi "reçu un tir dans la tête" à San Cristobal. Leurs décès portent à sept le nombre de morts liés à l'actuelle vague de manifestations. L'adolescent a été touché par des tirs d'inconnus circulant à moto qui ont aussi lancé des grenades lacrymogènes sur une manifestation d'opposants. Des dizaines de blessés sont également à déplorer depuis trois semaines.

 

 

L'opposition dénonce la répression des forces de l'ordre qui ont arrêté plus de 200 personnes. Mardi, le président a en outre annoncé que l'un des instigateurs d'un "complot militaire" fomenté, selon lui, par l'opposition, avait été arrêté et incarcéré. La coalition de l'opposition "Table pour l'unité démocratique" (MUD) rejette ces accusations. Dans le même registre, Nicolas Maduro estime que Julio Borges, le chef du Parlement dominé depuis 2015 par l'opposition, devrait être poursuivi pour "appel au coup d'État". Et le chef de l'État ne semble pas prêt à calmer le jeu : il a décrété le renforcement des milices civiles, qui compteront 500 000 membres, avec "un fusil pour chacun" en vue d'une éventuelle "intervention étrangère".

 

 

Cette vague de protestations a démarré le 1er avril après la décision de la Cour suprême, réputée proche de Maduro, de s'arroger les pouvoirs du Parlement, déclenchant un tollé diplomatique qui l'a poussée à faire machine arrière 48 heures plus tard. L'opposition a dénoncé une tentative de coup d'État. Paradoxalement cet épisode lui a aussi donné un nouveau souffle, l'amenant à dépasser ses divisions intestines. Elle a relancé la mobilisation populaire à ses côtés, assoupie ces derniers mois.

 



21/04/2017
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