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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 2 avril 2017

 

 

 

SOCIÉTÉ - LES 12 -16 ANS SONT LA CIBLE. MACABRE JEU "BLUE WHALE CHALLENGE"

 

 

Né sur un réseau social russe, le "blue whale challenge" consiste en une série d'une cinquantaine de défis sur internet... qui conduisent les adolescents au suicide. Plusieurs cas - non mortels - ont été recensés en France.

 

 

Le 17 mars, un collégien de 13 ans a été retrouvé mort étranglé au domicile familial, à Reims. Selon l'enquête de police, il s'agissait d'un "jeu du foulard" qui aurait mal tourné. Cependant la piste du ""blue whale challenge" a également été évoquée.

 

 

Ce jeu morbide venu de Russie est arrivé en France il y a quelques semaines. Il s'inspire d'une légende populaire selon laquelle les baleines bleues sont capables de se suicider en s'échouant sur les plages... Ciblant les 12-16 sur les réseaux sociaux, il les incite à relever 50 défis, du plus anodin au plus sordide... jusqu'au dernier : se suicider.

 

 

En Russie, plusieurs dizaines de jeunes qui ont été pris dans cette spirale infernale ont perdu la vie en six mois. En France, plusieurs cas - non mortels jusqu'ici - ont été recensés. Le drame a notamment été évité de justesse à Saint-Omer, où une adolescente, arrivée au dernier défi, a été sauvée alors qu'elle tentait de se pendre.

 

 

 

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Les choses dégénèrent très vite

 

Cette semaine, la police nationale a publié un message de prévention sur internet mettant en garde les potentielles victimes. En se cachant derrière des comptes en ligne anonymes, les "maîtres" de ce jeu macabre, appelés "tuteur" ou "parrain", attirent dans leurs filets des mineurs qui passent par Vkontakte - équivalent russe de Facebook. Les "candidats" se retrouvent avec des mots-clés typiques, comme "f57". Les premières étapes semblent inoffensives, comme inscrire "F57" sur sa main, parler "avec une baleine" ou "dessiner une baleine". Mais très vite, les choses dégénèrent  : se réveiller la nuit pour écouter une musique triste, regarder des vidéos prônant le suicide, insulter ses parents, se mettre au bord d'une fenêtre les jambes dans le vide... Jusqu'à l'ultime défi : se jeter d'un toit ou sous un train.

 

 

Plus le joueur avance, plus cela prouve, selon lui, qu'il n'a pas peur de la mort. S'il est fragile psychologiquement , il va être une proie beaucoup plus facile à manipuler "parce qu'il est déjà dans la problématique de ne pas mériter sa vie" selon Justine Atlan, présidente d'e-Enfance. Au fur et à mesure, l'influence exercée sur lui s'intensifie, le "mentor" pouvant le menacer de mort s'il n'a pas "le cran" d'aller jusqu'au bout. La police a rappelé que "la provocation au suicide est punie par la loi, jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende. Le ministère de l'Éducation nationale a, lui, demandé à "tous les membres de la communauté éducative" d'adopter "la plus grande vigilance à ce jeu qui peut attirer des jeunes vulnérables, en pleine construction de leur identité, face à la pression du groupe".

 

 

 

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Un seul "maître" du jeu a été interpellé

 

 

D'où vient ce jeu morbide ?

 

 

Le journal russe Novaïa Gazeta a révélé en mai 2016 l'existence de mystérieux "groupe de la mort", qui incitaient sur internet les adolescents à mettre fin à leurs jours.

 

 

L'information est remontée au Kremlin : Vladimir Poutine s'est publiquement dit inquiet du phénomène, exigeant un durcissement des peines pour incitation au suicide (3 ans de prison aujourd'hui).

 

 

Sur les 130 adolescents ayant mis fin à leurs jours entre novembre 2015 et avril 2016 en Russie, plusieurs dizaines l'on fait sur les incitations étranges de "mentors" vouant un culte au suicide. Un seul de ces "maîtres du jeu" a pour le moment à répondre de ses actes : Philippe Boudeïkine, 22 ans, a été interpellé en novembre. Il est accusé d'avoir poussé au suicide 15 adolescents via Vkontakte. Selon les enquêteurs, cet étudiant en psychologie a créé plusieurs groupes virtuels tels que "La mer de Baleines" ou "F57".

 

 

Dans une interview réalisée peu avant son arrestation, il expliquait : "J'ai juste expliqué à certaines personnes pourquoi il valait mieux mourir. Rien de plus. Ce sont eux qui ont pris la décision, personne ne les a forcés"

 

 

 

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06/04/2017
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